Intervention de Joël Aviragnet

Séance en hémicycle du jeudi 21 octobre 2021 à 9h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoël Aviragnet :

Au sujet de la branche famille, qui renoue avec les excédents depuis 2021, nous nous interrogeons sur vos aspirations concernant la politique familiale, étant donné les besoins du secteur et l'absence de mesures notoires dans le PLFSS.

L'objectif national des dépenses d'assurance maladie devrait progresser de 3,8 % en 2022, une fois les dépenses exceptionnelles liées à la covid neutralisées. Cependant, avec une inflation à 1,5 %, l'ONDAM pour 2022 baisse de 0,3 % par rapport aux crédits consommés en 2021 ; il ne permettra donc pas de mener une politique ambitieuse pour le système de santé. Cela est d'autant plus vrai pour l'ONDAM hospitalier, puisqu'il n'augmentera que de 0,5 %, ce qui est inférieur à l'évolution nécessaire pour maintenir strictement l'existant dans les hôpitaux. Là encore, le Gouvernement n'est pas au rendez-vous.

Les professionnels de santé font connaître leur mécontentement, et vous les confortez dans leur colère. Les sages-femmes, les infirmiers, les médecins, les ophtalmologistes : la liste des insatisfaits est longue, et le texte ne permettra pas d'apporter les solutions nécessaires. La désaffection pour les professions du soin – qu'on appelle le care – est une réalité qu'il faut regarder en face si nous voulons répondre aux besoins de la population en matière de santé.

La question de la désertification médicale est totalement occultée dans le PLFSS, alors que c'est une réalité de vie pour nos concitoyens. Une nouvelle fois, le groupe Socialistes et apparentés vous proposera des amendements pour faire face à cette situation dramatique pour des Français de plus en plus nombreux.

Le budget que vous présentez ne permettra pas de rouvrir des lits dans les hôpitaux, où vous en avez fermé environ 13 300 depuis 2017, entraînant un abaissement de la prise en charge des malades et une perte de chance pour nos concitoyens les plus faibles. L'ampleur des besoins de financement liés à la crise sanitaire et à ses effets durables doit conduire à une remise à plat du financement de la sécurité sociale, avec un travail de fond sur la question des recettes. Les exonérations et réductions de cotisations sociales doivent être questionnées sérieusement, tant elles grèvent les finances des comptes sociaux.

Il est urgent, madame et monsieur les ministres, de donner à la sécurité sociale les moyens de sortir des déficits durables dans lesquels la crise de la covid et les choix politiques du Gouvernement l'ont conduite. Il est temps de doter le pays d'un système de protection sociale moderne, solide et ambitieux.

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