Intervention de Michèle de Vaucouleurs

Séance en hémicycle du jeudi 20 mai 2021 à 21h00
Motion de rejet préalable (projet de loi ordinaire) — Article 11

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle de Vaucouleurs :

J'interviens au nom de Mme Marguerite Deprez-Audebert, qui souhaitait s'exprimer sur cet article. Je reprendrai donc ses propos, auxquels je m'associe en tout point.

L'enjeu du travail et de la formation en milieu pénitentiaire est crucial pour la réinsertion sociale et professionnelle des personnes détenues : c'est le constat qui est fait par ce projet de loi. Vous savez, monsieur le ministre, que Mme Deprez-Audebert attache comme vous une importance particulière à la question de l'éducation et de l'emploi en prison. Elle salue donc les avancées que représente ce texte, notamment en matière d'accès au travail et à la formation.

L'objectif de l'article 11 est d'assurer une activité professionnelle ou une formation professionnelle ou générale aux personnes incarcérées qui en font la demande.

Selon l'Institut Montaigne, en 2016, seulement 29 % des personnes détenues occupaient un emploi rémunéré, soit une baisse de plus de seize points par rapport à l'an 2000, et ce malgré la demande exprimée dans les établissements pénitentiaires.

Les objectifs affichés dans l'article 11 sont un premier pas dans la bonne direction. Afin d'offrir une activité rémunérée aux personnes incarcérées qui en font la demande mais qui doivent souvent patienter sur une liste d'attente, il est nécessaire de s'intéresser aux normes administratives encadrant les relations d'emploi en milieu pénitentiaire, voire de l'améliorer. Les démarches administratives ne doivent pas dissuader les entreprises. Pour augmenter l'offre d'activités et d'emplois dans les prisons, nous devons davantage prendre en considération les besoins et les contraintes pesant sur les entreprises.

J'appelle votre attention sur le fait que les activités de formation professionnelle demeurent fermées aux personnes en détention provisoire. Or, en 2019, d'après le Conseil de l'Europe, les maisons d'arrêt accueillaient 29 % de la population carcérale en France. Nous devrions, d'une part, renforcer l'offre de formations de courte ou moyenne durée destinées aux personnes en détention provisoire, et d'autre part, résoudre le problème de la surpopulation. Monsieur le ministre, je sais que cet objectif vous tient à cœur et je tiens à saluer votre engagement.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.