Intervention de Général d'armée Thierry Burkhard

Réunion du mercredi 16 février 2022 à 14h45
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général d'armée Thierry Burkhard, chef d'état-major des armées :

Commençons par la situation au Mali. Vous savez que le président de la République rencontre ce soir nos partenaires africains et européens. Ce que je vais vous dire ne préjuge donc aucunement des changements qui pourraient résulter de ces discussions et n'engage que moi.

La décision prioritaire est que la France poursuit sa lutte contre le terrorisme. Or, pour des raisons que je ne développerai pas car vous les connaissez, les conditions de notre engagement ne sont plus réunies au Mali. Le gouvernement malien, déjà peu légitime au départ, n'est plus non plus un partenaire fiable depuis qu'il refuse d'engager la transition, entrave les mouvements aériens et routiers des forces françaises et internationales, renvoie l'ambassadeur de France et le contingent danois… La lutte contre le terrorisme ne pourra plus donc se faire à partir du Mali pour les forces françaises.

S'agissant des modes d'action, on ne fait pas la distinction entre forces spéciales, forces conventionnelles et moyens aériens. Il est plutôt question de quatre niveaux.

Le premier, la recherche des cibles à haute valeur ajoutée, vise à déstructurer les mouvements adverses en éliminant les chefs. Le ciblage est essentiellement réalisé par les forces spéciales.

L'engagement direct ensuite, en coopération avec les forces maliennes au Mali ou nigériennes au Niger, est une mission conduite par toutes les unités.

La troisième mission est la formation des forces africaines. Elle est conduite pour partie par les forces spéciales et pour partie par les forces conventionnelles, qu'elles soient terrestres ou aériennes d'ailleurs : nous avons beaucoup développé le volet de la troisième dimension et cela porte ses fruits.

Le quatrième volet est plus indirect : c'est la dimension de réassurance au profit des forces internationales, en particulier maliennes et de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), qui est essentiellement opérée par des moyens en troisième dimension, du fait des élongations propres au théâtre d'opération.

Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L'élongation pose la question de la réactivité. Aujourd'hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de « planches d'appel » qui nous permettent d'intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives.

S'agissant de l'engagement direct, en accord avec nos partenaires, nous allons poursuivre notre action aux côtés des forces nigériennes, comme cela se fait actuellement, et voir comment cela se déroulera au Burkina Faso.

Néanmoins, conformément à la voie qu'a suivie Barkhane dans les derniers mois, notre objectif, à la fois raisonnable et indispensable, reste bien d'accroître l'autonomie des forces locales. Ce sont elles qui doivent gagner contre le terrorisme. Ce combat s'inscrit dans la durée : n'importe quel villageois malien comprend que le soldat français, néerlandais ou de la MINUSMA restera toujours moins longtemps que le terroriste ; en revanche, il y a de bonnes chances que l'armée malienne, elle, reste autant que le terroriste. Si l'on veut réussir à battre le terrorisme, il faut donc impérativement que les armées locales conduisent le combat. C'est mécanique : il faut impérativement avancer vers l'autonomie des forces locales, encore plus qu'on ne l'a fait.

Certaines armées l'ont très bien compris. Les Nigériens ou les Ivoiriens veulent faire eux-mêmes, en nous demandant notre aide : ils ont raison. Lorsque nous poursuivrons notre action ailleurs qu'au Mali, nous devrons être entièrement dans cet état d'esprit. Laisser plus d'autonomie à ces armées ne signifie pas qu'on les abandonne, mais que c'est elles qui conduisent le combat et que nous devons les y aider.

Pour cela, il y a le volet de la formation et du conseil. Il s'agit de transmettre des savoir-faire individuels et collectifs, de faire progresser ces armées dans le domaine du renseignement ou de la planification des opérations. Un point essentiel, sur lequel nous devons nous-même progresser, est que nous ne devons pas leur dire comment nous ferions à leur place : nous devons les aider à améliorer la manière de faire qu'elles ont choisie.

Tout cela semble évident mais sur le terrain, ce n'est pas si simple. Nos vieux réflexes, même bien intentionnés, jouent : nous pensons leur apprendre un moyen d'être encore plus efficaces, mais ce n'est pas nécessairement le cas. Quoi qu'il en soit, la formation permet à ces armées de gagner en autonomie.

Quant au volet réassurance, il sera poursuivi au profit des forces maliennes – si elles en font la demande – et surtout de la MINUSMA durant toute la période du désengagement. Mais au bout d'un moment, cela dépendra tout de même de l'autorisation des Maliens. J'ai fait passer le message à la MINUSMA : nous pouvons continuer à la réassurer dans les mêmes conditions qu'aujourd'hui, mais c'est à elle d'en demander l'autorisation aux Maliens.

Quant aux points d'application, on voit bien que tous les pays du G5 se battent contre le terrorisme. Même si deux des alliés, la Mauritanie et le Tchad, sont dans une situation particulière, ils participent, ce qui fait la force du G5. La Mauritanie a engagé un bataillon ; des bataillons tchadiens sont déployés, y compris en dehors des limites du Tchad, et participent aux combats.

Un effort important doit être réalisé au profit des pays du golfe de Guinée. Il portera sur l'entraînement et l'appui, pour leur permettre d'être le plus préparés possible, avant que Barkhane ne se réarticule. La pression terroriste est en train de descendre vers le sud. En disant cela, je ne parle pas que du risque sécuritaire, mais aussi de la lame de fond de l'islamisme radical. Nous observons tous les jours cette tendance, contre laquelle les armées n'ont aucun levier pour lutter.

Comment le dispositif peut-il se réarticuler ? L'important est que la France ne pose pas une solution sur la table, mais que le dispositif soit co-construit, co-réfléchi avec les pays africains et européens. Nous entrons dans une phase compliquée. Dans les jours qui viennent, tout le monde nous demandera ce que nous voulons faire : si nous le savions déjà, ce ne serait pas le bon moyen de mettre toutes les chances de notre côté pour réussir. Dans la période du désengagement, dans les deux, trois ou quatre mois qui viennent, ce qui sera essentiel sera notre capacité à nous mettre autour d'une table, avec les Africains et les Européens, pour voir comment réinventer les modalités de notre présence en Afrique. La situation actuelle est probablement due à un engagement trop direct de la France. Nous avons une part de responsabilité là-dedans – il faut dire que nous sommes plutôt des gens qui essaient de régler les problèmes, ce qui peut parfois être un défaut. Réfléchissons donc à la manière de faire qui a conduit à cette situation. Nous devons être capables d'accompagner les Africains qui veulent aujourd'hui être en première ligne. Mais pour cela, le plan reste à construire ensemble.

Nous ne savons pas exactement en quoi consistera notre future posture. Nous entrons dans une période d'incertitude, mais au moins nous retrouvons une liberté d'action. Si nous ne bougions pas, ce serait avec la certitude que cela ira mal, et sans liberté d'action. De mon point de vue, nous sommes dans la bonne direction.

Tout ce que je viens de dire est valable au plan militaire, mais aussi en interministériel. Le défi est là. Il sera difficile de se désengager du Mali, parce que c'est compliqué d'un point de vue logistique et parce qu'au plan sécuritaire, personne ne nous facilitera la tâche, mais c'est ce qu'il faut faire. Ce temps de désengagement nous permet de préparer la suite. Elle n'existe pas encore, mais je sais que nous allons trouver le chemin.

C'est là que la task force Takuba prend toute son importance. Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d'abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu'elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s'il n'y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face.

Pour autant, je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays. D'abord, nous ne pouvons pas décider d'un lieu où l'installer : il faut trouver un pays africain qui veuille bien l'accueillir. Mais surtout, c'est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba. Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d'un point à un autre – ce n'est pas une critique, c'est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d'agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n'ont l'autorisation de travailler qu'à Ménaka par exemple.

De fait, ce que nous devons préserver, c'est « l'esprit Takuba ». Je pense que c'est possible, et nous ferons tout pour que ce soit le cas. Pour cela, le travail d'information de nos partenaires, réalisé en amont, est capital. Nos partenaires ont été mis dans la confidence ; ils savent dans quelle direction nous voulons avancer, où sont les incertitudes et ce sur quoi il faut travailler. Je suis certain que nous y arriverons.

Pour ce qui est de l'emploi par les Russes de la société de mercenaires Wagner au Mali, l'ambiguïté est constante. Des soldats russes sont présents au Mali, et la Russie comme le Mali disent qu'il s'agit d'un partenariat bilatéral. Cela ne trompe ni vous ni moi, mais la réalité est qu'il est difficile, sur le terrain, de faire la part des choses de manière certaine avec Wagner.

Vous avez évoqué l'hypothèse d'interactions entre les forces Wagner et Barkhane. J'ai reçu ordre de désengager Barkhane en sécurité et j'ai pris les mesures pour le faire le mieux possible. Cela ne signifie pas pour autant qu'il ne peut pas y avoir de pertes : c'est la guerre, et nous avons en face de nous des gens qui poursuivent leurs propres objectifs. Nous ferons tout pour que cela n'arrive pas. Des consignes très strictes ont été données dans ce domaine.

Néanmoins, mon intention est de désengager Barkhane en maintenant les meilleures relations possibles avec les forces armées maliennes. D'abord, parce qu'il y a toujours un jour d'après : tout ce qui aura été fait d'irréversible compliquera une reprise des relations avec les Maliens. Ensuite, parce que pour se désengager proprement et en sécurité, il n'est guère pertinent de se fâcher avec les Maliens.

J'appellerai d'ailleurs demain mon homologue malien, avec lequel j'entretiens de bonnes relations, pour dire tout cela – et lui demander de bien prévenir Wagner. Ce soir, c'est avec mon homologue algérien que je m'entretiendrai par téléphone. Vous savez qu'à un moment, l'Algérie autorisait le survol de son territoire par Wagner mais l'interdisait aux Français, du moins aux vols militaires. Les survols sont de nouveau autorisés.

L'appui des armées à la résilience fait partie de leurs missions. Elles ont la capacité d'agir très vite, de se déployer sur le terrain et de répondre aux premiers besoins, mais pour la suite, nous sommes des Lilliputiens dans le dispositif ! Notre système de santé peut très vite prendre en charge des blessés ou installer un module militaire de réanimation en outre-mer ou en métropole, mais nos moyens, assez logiquement, ne sont pas dimensionnés pour garantir, seuls, la résilience de la nation dans le domaine de la santé ou du NRBC, par exemple.

Notre véritable plus-value réside dans la possibilité de réagir rapidement, par exemple en cas d'inondations. Si on nous laisse engagés trop longtemps, ce ne sera pas efficace et provoquera une usure assez rapide de nos capacités. Les armées contribuent donc à la résilience sur des segments particuliers, où elles se doivent d'être performantes.

Si l'on aborde la résilience sous l'angle de notre capacité à faire face à des opérations de haute intensité, vous avez raison de relever que cela fait entrer en jeu les facteurs de masse, d'épaisseur et de redondance. Il faut en effet poursuivre notre transformation en ce sens, après vingt années de conflits asymétriques qui ne nécessitaient pas de disposer de telles qualités et où nous avons pu faire des impasses en assumant leurs conséquences immédiates.

Pour ce qui est de la masse, il faut être réaliste : on ne peut imaginer que l'armée française soit capable de faire face à tout. Notre défense s'inscrit dans un système collectif, au sein d'organisations comme l'OTAN et l'Union européenne ; nous concluons des alliances pour unir nos efforts. La spécificité française réside sans doute dans le fait que je ne peux pas envisager d'être contraint de dire au président de la République que je ne peux rien faire –sans pour autant pouvoir lui dire que je peux tout faire. Ce n'est pas un aveu de faiblesse, c'est une constatation réaliste. Vous qui votez les budgets de la défense êtes bien placés pour le mesurer.

Quant à la résilience de la nation, elle est primordiale : sans elle, on ne peut pas s'engager en opération et espérer gagner. Mais, une fois encore, on ne peut pas compter que sur les armées. Elles ont un rôle important à jouer pour renforcer la cohésion nationale, mais l'ensemble du pays et des institutions sont concernés. Les armées réalisent déjà un effort particulier en direction de la jeunesse avec des dispositifs comme le service militaire adapté outre-mer, le service militaire volontaire, les préparations militaires, la réserve ou bien les trinômes académiques – dispositifs d'ailleurs mis en œuvre en partenariat avec d'autres acteurs.

M. Gassilloud a évoqué la menace la plus dangereuse. Ma préoccupation actuelle concerne la menace la plus probable, sachant que nous devons progresser vers la menace la plus dangereuse, autrement dit un ennemi étatique. Le but de l'Ambition 2030 est bien de se préparer à un éventuel conflit de haute intensité, avec tout ce que suppose l'hypothèse d'engagement majeur (HEM), mais nous n'y sommes pas encore – il faut d'ailleurs entendre le « 30 » de 2030 comme « les années 30 ». Même si vous nous donniez beaucoup plus d'argent, je ne suis pas sûr que nous y arriverions beaucoup plus vite, parce que ce n'est pas si simple. Mais nous sommes sur la voie : l'actuelle LPM a réparé et entamé la modernisation, qu'il faut absolument poursuivre pour arriver au rendez-vous qui a été fixé.

L'exercice Orion prévu en 2023 constituera lui aussi une étape dans la préparation à un engagement majeur – car il serait une erreur de penser que nous sommes totalement prêts. Il doit être bien calibré : il doit permettre de montrer à nos compétiteurs ce que nous sommes capables de faire, tout en étant suffisamment ambitieux pour nous mettre en difficulté et parfaire l'entraînement. Nous devons pouvoir en tirer des enseignements. Conçu à l'origine par l'armée de Terre, il est devenu interarmées et c'est désormais l'état-major des armées (EMA) qui porte le projet. Un rendez-vous d'une telle ampleur est rare ; il renoue avec les exercices dits en terrain libre, dont la mémoire s'est un peu perdue. C'est donc un véritable défi.

S'agissant des moyens terrestres, et hors notion d'urgence, nous déclarons deux divisions auprès de l'OTAN, ce qui correspond à ce dont nous disposons. Nous avons un échelon national d'urgence régulièrement mis en œuvre, contrairement à la plupart des pays, et qui fonctionne correctement. Avec ses moyens terrestres, navals et aériens, cet ENU permet de constituer une force interarmées de réaction immédiate (FIRI).

Si nous entrions dans un conflit de haute intensité aujourd'hui, nous engagerions le maximum disponible immédiatement. Toutes les unités ne seraient pas dotées des matériels les plus modernes – elles n'auraient pas toutes le char Leclerc rénové, le Rafale au lieu du Mirage 2000 ou le sous-marin nucléaire d'attaque nouvelle génération – mais cela resterait cohérent : les armées sont toujours capables d'opérer, même si la programmation militaire vise justement à faire évoluer et à renforcer leurs capacités. Notre système est suffisamment réactif, avec l'avantage d'avoir des personnels entraînés.

La question des stocks de munitions et de pièces de rechange doit faire l'objet d'une attention particulière. C'est l'un des éléments qui doivent être pris en compte dans la marche vers la haute intensité. Pour cela, il faudra accepter de revenir sur la conception qui a prévalu pendant les vingt dernières années, où les stocks étaient une charge inutile au regard des besoins constatés lors des engagements en Afghanistan ou dans la bande sahélo-saharienne. Oui, les stocks coûtent cher, mais il faut les accepter comme une nécessité pour être prêts pour un engagement majeur.

Pour répondre à M. Lagarde, la LPM en cours est une loi de rattrapage ; elle répare et engage un début de modernisation. La LPM qui suivra doit normalement consacrer la suite de cette modernisation pour atteindre l'objectif à l'horizon 2030, ce délai ayant été fixé tant par la Revue stratégique que par le rapport annexé à la LPM 2019-2025.

J'en viens aux intentions et aux capacités russes. Envahir l'Ukraine et l'occuper ensuite sont effectivement deux choses totalement différentes. Il est difficile de faire des pronostics, mais la capacité de la Russie à envahir l'Ukraine est réelle. Avec des difficultés ? Très probablement, mais, par-delà les 130 000 militaires déployés aux frontières de l'Ukraine, la supériorité de la Russie en termes de capacités aériennes, de frappes dans la profondeur, de cyberattaques et de forces spéciales, si elle arrivait à combiner tous ces moyens, pourrait laisser a priori peu de doute sur l'issue.

Tenir le pays par la suite serait probablement extrêmement difficile. La réputation des Russes serait déjà sérieusement écornée, et ils y gagneraient des images de guérilla, de soldats assassinés et d'actions de répression tournant en boucle sur tous les réseaux sociaux pendant dix ou quinze ans. C'est de la pure prospective, mais c'est comme ça que je le vois.

Enfin, j'ai déjà répondu sur le Mali, mais il est vrai que cette affaire pose la question de l'acceptabilité de nos interventions. Nous devons changer notre manière de faire, sans quoi nous serons confrontés durablement à cette difficulté – et il faut bien être conscient que cela prendra du temps.

M. Chassaigne m'a interrogé sur le risque NRBC, qui concerne en effet tout le monde. Les moyens militaires sont dimensionnés pour le premier objectif que vous avez cité : permettre aux armées de combattre et de remplir leurs missions en toutes circonstances. Ils peuvent contribuer à protéger la population, surtout en urgence, mais dans un deuxième temps, cela relève plutôt par exemple des moyens de la sécurité civile, entendue au sens large.

Notre matériel NRBC est plutôt vieillissant. La LPM en cours n'a pas fait de sa modernisation une priorité. Ce n'est pas illogique : lorsqu'on développe une gamme de matériels comme le Griffon, on prévoit certes les spécialisations – NRBC, santé, mortier… – mais on commence à produire les versions qui seront les plus usitées – transport de troupes et poste de commandement. Vingt-cinq véhicules spécialisés NRBC sont commandés, ils arriveront. En attendant, les VAB sont encore en mesure de faire le travail, même si nos militaires préféreraient à l'évidence déjà disposer du Griffon.

Le 2e régiment de dragons est chargé de la menace NRBC dans l'armée de Terre. Il a été engagé très largement et très efficacement au début de la crise sanitaire, notamment pour des actions de désinfection. Deux ans après le début de la pandémie, on a un peu oublié à quel point la covid-19 faisait peur. Or nos spécialistes se sont engagés de manière très sereine, en agissant très efficacement tout en sachant se protéger : les équipes du régiment, qui intervenaient en permanence dans des lieux infectés, n'ont enregistré quasiment aucune contamination. C'était le rendez-vous opérationnel à ne pas manquer. Leur matériel vieillissant a très bien fonctionné. Le 2e régiment de dragons est d'ailleurs l'un des deux régiments qui ont reçu à ce jour une citation collective pour leur action lors de la pandémie.

Je prends note du poste non pourvu au Centre national civil et militaire de formation et d'entraînement NRBC, je vais étudier cette affaire. Quant à votre question sur la visibilité du NRBC, un officier général est chargé du sujet au sein de l'EMA.

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