Intervention de Aude Bono-Vandorme

Réunion du mardi 24 novembre 2020 à 18h15
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAude Bono-Vandorme :

Madame la commissaire, non sans avoir souligné votre maîtrise remarquable de la langue de Voltaire, je souhaiterais vous poser une question sur l'usage des langues officielles, en particulier du français, dans l'Union européenne – dont la devise, rappelons-le, est « Unie dans la diversité ». Depuis l'adhésion de votre pays, l'ensemble européen compte trois alphabets et vingt-quatre langues officielles. Chaque document devrait donc être traduit dans ces vingt-quatre langues, même si les trois langues de travail principales restent l'anglais, le français et l'allemand. En matière de communication extérieure de l'UE, qu'il s'agisse des sites internet ou de consultations publiques, l'omniprésence de l'anglais ne fait aucun doute : plus de 84 % des informations sont diffusées dans cette langue, contre 2,5 % en français, 2 % en allemand et 11 % dans les autres langues officielles. Les médias français n'ont pas omis de noter que, lors de son discours sur l'état de l'Union, Ursula von der Leyen a parlé pendant soixante-trois minutes en anglais, neuf minutes en allemand et quatre minutes en français. Certains sont allés jusqu'à y voir une menace contre la pluralité linguistique du Parlement, qui était autrefois sa marque d'identité.

Selon les traités, les citoyens doivent pouvoir s'informer sur les activités de l'Union, participer au processus législatif et être en mesure de lire et de comprendre la législation européenne. Quand on n'a pas accès à l'information, parce que celle-ci est présentée dans une langue qu'on ne maîtrise pas suffisamment bien, on cherche l'information ailleurs. Les sites propageant des infox – pour ne pas employer d'anglicisme – l'ont bien compris, qui utilisent la langue vernaculaire.

Envisagez-vous de parvenir à un rééquilibrage de l'usage des langues officielles au sein des institutions européennes ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.