Intervention de Agnès Firmin Le Bodo

Réunion du mercredi 26 janvier 2022 à 15h05
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Firmin Le Bodo :

Cela fait deux ans que la crise sanitaire s'est invitée dans nos vies, ébranlant fortement la santé de nombre de nos concitoyens ainsi que l'équilibre de nos comptes sociaux. Face à l'urgence, l'État‑providence a joué à plein son rôle d'amortisseur. Contre toute attente, il a permis de déjouer les scénarios-catastrophes qui prévoyaient un effondrement de l'activité et une explosion de la pauvreté. Nous le constatons aujourd'hui, le retour de la croissance ne serait pas aussi dynamique si l'État n'avait pas répondu présent tout au long de la crise pour soutenir les forces vives de la nation.

Toutefois, les conséquences du « quoi qu'il en coûte » sur les finances publiques en général et sur les finances sociales en particulier sont considérables. Selon le dernier rapport du HCFiPS, le besoin de financement des régimes obligatoires de base et du FSV a approché 40 milliards d'euros pour la seule année 2020, tandis que l'assurance chômage a enregistré un déficit historique de plus de 17 milliards.

Compte tenu des bons résultats en matière d'emploi, l'UNÉDIC devrait rapidement revenir à l'équilibre et il faut s'en féliciter. Le principal défi est posé par la branche maladie, qui restera durablement déficitaire dans la mesure où le vieillissement croissant de la population entraînera, à moyen terme, une augmentation des dépenses de soins.

Dans ce contexte, plusieurs pistes sont à envisager. Le HCFiPS préconise de trouver de nouveaux leviers d'économie. Il met notamment l'accent sur un meilleur investissement dans la prévention. Dans les domaines du grand âge, des maladies chroniques ou encore de l'obésité, nous disposons en effet d'importantes marges de manœuvre pour mieux prévenir la prévalence de pathologies coûteuses pour l'assurance maladie. Quelles sont les ambitions du Gouvernement en la matière ? Quelle stratégie entendez-vous adopter pour faire de la prévention en santé une véritable priorité de nos politiques publiques ? Une telle stratégie est nécessaire mais ne sera sans doute pas suffisante pour rétablir les comptes de l'assurance maladie. Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, nos successeurs pourront-ils un jour regarder un autre ministre de la santé avec les yeux de Chimène ?

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