Intervention de Thierry Benoit

Réunion du mercredi 5 janvier 2022 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

Les regards sont aujourd'hui tournés principalement vers le glyphosate et les néonicotinoïdes, mais cette affaire du glyphosate est l'arbre qui cache la forêt car le débat, à l'échelle de la France et de l'Union européenne, doit porter sur la transition de l'agriculture vers des pratiques plus responsables. Et ce débat vaut pour tous les herbicides, tous les désherbants, tous les fongicides et tous les insecticides, c'est-à-dire tous les produits composés de molécules de synthèse ayant des effets connus ou inconnus sur la santé humaine, animale et végétale. Dans ce débat, la déclaration malencontreuse du Président de la République a fait du mal – c'est assez répétitif... Si, lors de l'examen du projet de loi EGALIM, on avait demandé au ministre de l'agriculture sa position sur l'interdiction de ces substances, il n'aurait certainement pas annoncé une échéance de trois ans.

Les meilleures alternatives aux produits de synthèse sont celles de l'agroécologie, qui est défendue depuis une dizaine d'années dans notre dans notre pays, avec la certification de haute valeur environnementale, l'agriculture de conservation des sols ou l'agriculture biologique.

Il faut être très attentifs à notre agriculture et à nos agriculteurs et au devenir des 28 millions d'hectares de surface agricole utile. On constate en effet actuellement une diminution de certaines productions, je pense particulièrement à l'élevage, et à une inflation du prix de certaines matières premières. Comment expliquer que le prix du beurre augmente alors que la production laitière est un domaine d'excellence de la France ?

Il est facile de proposer dans un article unique la suppression d'un produit classé comme probablement cancérigène, sans proposer d'alternative. Hier soir, le restaurant de l'Assemblée nationale proposait du raisin, qui ne venait certainement pas d'Agen, mais plus probablement du Chili ou du Venezuela. Personne ne s'est demandé si ce raisin contenait des produits dangereux.

Je siège sur les bancs de cette assemblée depuis un certain nombre d'années et je ne peux pas m'empêcher de penser à Mme Barbara Pompili. Je la crois sincère dans son engagement et je me souviens de ses déclarations répétées contre le glyphosate, contre les néonicotinoïdes ou contre le nucléaire. Maintenant qu'elle est aux responsabilités, elle a dû ravaler son chapeau, sa cravate et le reste en déclarant qu'il faut donner le temps nécessaire à la transition.

Il nous faut avoir en ligne de mire les efforts faits par l'agriculture française et la réflexion qui doit être menée à l'échelle de l'Union européenne. Le groupe UDI-I ne soutiendra donc pas cette proposition de loi.

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