Intervention de Olivier Becht

Réunion du mercredi 23 septembre 2020 à 15h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Becht :

J'essaierai d'apporter, dans un débat souvent passionné, une réponse pragmatique aux cinq questions que les citoyens qui nous regardent aujourd'hui peuvent se poser. Sommes-nous capables, face à l'invasion de pucerons, de cultiver des betteraves sans néonicotinoïdes ? Non. Pouvons-nous sauver les 46 000 emplois et les 25 000 agriculteurs qui vivent de la filière et la font vivre sans demander cette dérogation ? Non. En admettant l'abandon de la filière sucrière française, pourrions-nous importer et consommer du sucre plus sain, sans néonicotinoïdes ? Non. Allons-nous voter une dérogation non limitée dans le temps, avec les risques sanitaires que cela comporte ? Non. Cette dérogation s'appliquera-t-elle à d'autres plantes que la betterave ? Non.

Cette dérogation, indispensable pour sauver le sucre français et l'emploi, est limitée strictement dans le temps, limitée strictement à la betterave, et accompagné d'un effort de recherche pour aboutir d'ici à trois ans à un substitut biologique aux néonicotinoïdes. Bien sûr, ce n'est pas de gaîté de cœur que nous prenons une telle décision, nous aurions tous préféré disposer dès aujourd'hui de ce produit de substitution. Mais il ne faut pas se contenter de l'écologie de salon, et faire de l'écologie de terrain : les agriculteurs, qui sont les premiers concernés par les produits pesticides – car ils en sont aussi les premières victimes – posent des questions pragmatiques, auxquelles nous apportons des réponses pragmatiques. Il me semble que depuis quelques siècles, le choix en politique est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal. Pour l'heure, ce texte est le moindre mal et c'est pourquoi les députés du groupe Agir ensemble le voteront.

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