Intervention de François Bayrou

Réunion du mercredi 24 mars 2021 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

François Bayrou, Haut-Commissaire au plan :

Je vous propose de venir rencontrer mes collaborateurs, qui vous expliqueront, sujet par sujet, notre préoccupation, en réalité très simple. La France se croyait un grand pays d'industrie pharmaceutique, or nous nous sommes découverts avec stupéfaction en rupture d'approvisionnement de médicaments essentiels. Notre objectif est que la France prenne les décisions nécessaires pour ne plus se trouver menacée de rupture d'approvisionnement de produits essentiels à sa souveraineté.

Monsieur Millienne, le transport lourd doit en effet trouver des solutions qui consistent en un nouveau mix énergétique. Vous avez parlé du GNL, de moins en moins carboné pour peu que l'on produise des biocarburants adaptés. Ceux-ci apparaissent d'ailleurs comme l'une des rares solutions mobilisables pour le transport aérien. Quant à l'électricité, les chercheurs tiennent aujourd'hui l'hydrogène pour la solution la plus accessible au transport lourd. Je suis moi aussi persuadé que l'on ne saurait laisser croire à la disparition future des camions. Il faut donc que ces camions s'adaptent à la transition écologique.

Monsieur Delpon, le potentiel de l'hydroélectrique ne me semble pas exploité, ce qui répond par ailleurs à la question de Mme Brulebois sur les moulins. Nous nous battons en ce moment pour la construction de nouvelles digues sur le Gave à Pau. L'autorisation d'installer des hydroliennes, des turbines préservant la faune piscicole, dans des digues existantes, sans porter atteinte, ni au paysage, ni aux conditions de déplacement de l'eau, permettrait d'exploiter une partie de ce potentiel. L'hydroélectrique compte actuellement pour près de 10 % de la production d'électricité en France. Des problèmes vont se poser, d'attribution des licences, ce qui suscite une considérable émotion dans les Pyrénées où nous avons pris l'habitude de travailler avec un certain nombre de délégataires du service public sur ces sujets.

Je ne crois pas à l'implantation de grandes fermes solaires dans le Sahara ou certaines régions désertiques de l'Espagne, qui présentent un tel aspect, justement en raison de la température excessive qui y règne. La chaleur ne convient pas plus aux êtres humains qu'aux cellules photovoltaïques. Le rendement de celles-ci décroît en effet en fonction de la température. Rien ne garantit, à en croire les scientifiques, que le Sahara puisse un jour alimenter l'Europe en hydrogène.

Madame Marsaud, je n'avais jamais entendu parler du POPSU, mais sa tentative d'évaluation à partir du terrain et non du centre me semble une excellente idée. Je serai ravi de rencontrer ses promoteurs et promotrices. La démarche qui le sous-tend ressemble à la France que j'appelle de mes vœux.

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