Intervention de Emmanuel Maquet

Réunion du mardi 23 mars 2021 à 17h15
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuel Maquet :

Parmi les enjeux majeurs relatifs à la biodiversité en France, j'en ai retenu deux qui me semblaient particulièrement alarmants. Devant Dunkerque, au large de Fécamp ou de l'île d'Yeu, dans la baie de Saint-Brieuc et devant Dieppe-Le Tréport, comme partout en Europe, les projets de parcs d'éoliennes en mer auront un impact désastreux sur des écosystèmes particulièrement fragiles. Comment pourrait-on défendre la biodiversité, quand on se prépare à causer des dégâts irréversibles en mer au nom de choix énergétiques absurdes ? Aucune époque, aucune génération n'avait encore réussi l'exploit de dénaturer nos océans. Arrêtons le massacre ! Qui plus est, ces parcs auront un effet désastreux sur le tourisme et, partant, sur l'économie de nos territoires maritimes, en détruisant des paysages qui font toute la renommée des sites naturels. Il est urgent d'agir.

Deuxième enjeu majeur : la chasse. Notons, avant toute chose, le véritable climat de défiance envers nos chasseurs, que je ne peux tolérer. La réforme de la chasse intervenue en juillet 2019 n'a pas porté ses fruits et présente de graves dysfonctionnements. Citons, par exemple, l'actuelle paralysie du comité d'experts sur la gestion adaptative (CEGA), dont la création résulte d'une promesse faite par le Président de la République à la Fédération nationale des chasseurs. Aucune dérogation de régulation n'a été accordée afin de rendre possible, notamment, la chasse aux oies cendrées en février. Les Européens du nord se plaignent d'une surpopulation d'oies. Or, en France, haut lieu de passage de ces oiseaux migrateurs, la chasse à l'oie est interdite dès le mois de février, ce qui pose problème, étant donné qu'elles retournent sur leur lieu de nidification vers la fin de ce mois. Aux dégâts causés par la surpopulation de ces oiseaux, les autorités néerlandaises répondent de la pire des manières, en en gazant environ 150 000 par année, selon la Commission européenne. Que compte faire le Président à ce sujet ?

Le CEGA ne semble recommander que des arrêts de chasse et demeure le lieu de difficiles débats, où les chasseurs ont toujours plus de difficultés à exprimer leur position. Où est le dialogue tant promis lors de sa création ? La chasse a une réelle vocation de préservation de l'environnement et d'aménagement du territoire, en partenariat avec les agriculteurs et les collectivités locales. Quelles actions comptez-vous engager afin d'incarner la réforme de la chasse tant souhaitée par les fédérations et promise par le Président ?

Le temps m'est hélas compté, mais j'aurais aimé vous parler de la pollution des océans et de celle de l'espace, qui devraient occuper une place de plus en plus importante dans les débats futurs.

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