Intervention de Laurent Bili

Réunion du lundi 2 novembre 2020 à 9h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Laurent Bili, ambassadeur de France en Chine :

L'hydroxychloroquine n'a pas fait l'objet d'une étude chinoise. Je n'en ai entendu parler que par quelques acteurs français.

L'impact sur l'économie chinoise a été très brutal durant le premier trimestre, notamment pendant un mois, du 23 janvier au 23 février, quand la machine était à l'arrêt. Le produit intérieur brut s'est effondré de 6,8 %, lors du premier trimestre, ce qui ne s'était jamais vu depuis 1978, et fut un véritable choc pour les Chinois. La croissance a repris aujourd'hui suivant un rythme assez rapide, aux environs de 0,2 %, et la Chine pourrait d'ailleurs être l'un des rares pays à enregistrer un taux de croissance positif, entre 2 et 2,5 %.

Bien entendu, il existe des variations selon les secteurs. La vente de matériels médicaux et des biens qui relèvent d'une consommation dite de revanche, comme les produits de confort, de beauté ou encore les voitures, a explosé.

Les Français ont été soignés comme tous les Chinois. Je pense même qu'il existait une volonté de ne pas prendre le moindre risque avec eux, ce qui a fait peser un poids sur les autorités. Nous avons par ailleurs rapatrié un pilote d'Air France, qui n'avait pas encore les symptômes de la maladie mais avait été testé positif. Il nous aurait été quasiment impossible d'évacuer une personne malade en raison de la rigueur du protocole sanitaire prévu. Il aurait fallu rompre, en effet, la chaîne mise en place pour éviter les contaminations. Quand une personne arrive à l'aéroport, elle est testée puis envoyée dans un hôtel de confinement pour la nuit, en attendant les résultats qui arrivent le lendemain matin. Si elle est positive, elle est envoyée à l'hôpital pour mesurer le risque de contamination. S'il est élevé, cette personne doit effectuer une quarantaine dans un hôpital, puis se soumettre à une quarantaine centralisée, dans un hôtel ou un lieu dédié où elle est suivie, avant d'être renvoyée chez elle, sachant que le comité de quartier ou la commune peut demander une quarantaine supplémentaire.

Une personne qui arrive à Shanghai est soumise à une quarantaine de quinze jours mais si elle se rend ensuite à Chengdu, il peut lui être imposé une quarantaine supplémentaire de dix ou quinze jours à domicile.

S'agissant du complotisme à l'encontre de la Chine, tout n'est pas parfait dans ce pays mais parfois, il ne s'agit, justement, que de complotisme. L'affaire au sujet du laboratoire P4, par exemple, relève de cette dimension. Certes, l'épidémie a pu être dissimulée dans un premier temps, avant qu'il ne soit pris conscience de son ampleur, mais il faut faire la part des choses entre une réaction face à une situation imprévue ou l'inertie d'un système, et ce qui relève du complotisme.

Les tests antigéniques ne sont pas utilisés à ce stade. En revanche, les tests de réaction en chaîne par polymérase (PCR) et sérologiques sont réalisés par prélèvement buccal et sont donc plus rapides que les tests rhinopharyngés français ; les résultats sont fournis en moins de 24 heures.

Concernant les enfants, l'observation a été constatée dans une étude que je vous chercherai.

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