Intervention de Marine Tondelier

Réunion du mercredi 4 novembre 2020 à 14h00
Commission d'enquête sur l'évaluation des politiques publiques de santé environnementale

Marine Tondelier, déléguée générale d'Atmo France :

Je voudrais citer un livre paru la semaine dernière, avec lequel je n'ai aucun lien d'intérêt, « L'art de gouverner la qualité de l'air. L'action publique en question » de Franck Boutaric, chercheur en organisations. Il y explique que la pollution de l'air est la première cause de mortalité au monde mais que, paradoxalement, le sujet mobilise peu les citoyens et les élus car la pollution de l'air est invisible. Il existe quelques exceptions à l'occasion d'épisodes de brouillard tueur, par exemple à Londres en 1952. L'auteur estime donc que la problématique doit devenir visible pour que la mobilisation avance.

Franck Boutaric évoque souvent l'indice Atmo, que nous diffusons pour que les citoyens prennent conscience de la qualité de l'air qu'ils respirent. C'est un outil de sensibilisation et de pédagogie, mais aussi un moyen de pousser les politiques à passer à l'action. Si l'indice Atmo est vert toute l'année, nous pensons que tout va bien. S'il passe à l'orange, au rouge, voire au violet, il faut passer à l'action.

En outre, la méthodologie de l'indice Atmo va changer à partir du 1er janvier 2021, pour prendre en compte les PM2.5, mais la qualité de l'air ne va se dégrader pour autant dans la nuit. Je précise que l'indice est nommé Atmo mais est régi par un arrêté ministériel et ne dépend donc pas des seuls choix de calcul d'Atmo France. Entre le moment où nous avons pensé qu'il serait pertinent d'y intégrer les PM2.5 et le moment où le ministère les a réellement intégrés, plusieurs années se sont écoulées.

Par ailleurs, le nouvel indice ne comportera plus de catégorie « très bonne » car celle-ci n'avait pas de sens. L'Agence Européenne pour l'Environnement l'avait déjà supprimée. À l'opposé, une nouvelle catégorie « extrêmement médiocre » a été créée. L'indice sera donc plus alarmiste et poussera davantage à l'action. Néanmoins, la situation ne se dégradera pas instantanément, mais les données seront peut-être davantage en conformité avec les normes sanitaires, notamment celles de l'OMS. Nous pourrons peut-être mieux appréhender ainsi les enjeux de santé liés à la qualité de l'air.

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