Intervention de Jean-Luc Fugit

Réunion du mercredi 4 novembre 2020 à 14h00
Commission d'enquête sur l'évaluation des politiques publiques de santé environnementale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Fugit, président du Conseil national de l'air :

Je le pense effectivement. Pour répondre à votre première question, nous n'avons pas encore d'évaluation globale de ces impacts, mais nous comptons déjà des études parcellaires sur les pratiques du monde agricole. Le 30 janvier dernier, le Conseil national de l'air a reçu plusieurs chambres d'agriculture qui lui ont présenté des démarches intéressantes en faveur de la qualité de l'air. J'ai d'ailleurs proposé personnellement au ministre de l'agriculture et à la ministre de la transition écologique de travailler ensemble sur ce sujet qui concerne les deux ministères. Le ministère de la transition écologique a affirmé étudier déjà ce sujet de près, et le ministère de l'agriculture n'y est pas fermé. Nous devons travailler ensemble pour combler ce manque d'études globales.

Le secteur agricole est à la fois victime et responsable de la pollution de l'air, comme toutes les activités humaines. Cependant, il n'est pas le principal émetteur. Certes, il rejette beaucoup d'ammoniac et cette substance a une influence sur le cycle de formation de l'ozone. Évidemment, l'épandage de pesticides dans l'air a un impact sur la qualité de l'air. Je suis donc favorable à une meilleure évaluation de l'impact de l'agriculture sur la qualité de l'air, car ce sujet mérite d'être approfondi. Nous devons l'étudier au plus près des territoires, notamment auprès des élevages pour mesurer les rejets d'ammoniac. Nous pourrions même aller plus loin en étudiant la qualité de l'air à l'intérieur des bâtiments d'élevage, respiré par les exploitants agricoles et par les animaux. Néanmoins, j'observe que les acteurs agricoles ne sont pas opposés à une évaluation de ces sujets. Ils s'inquiètent simplement de se voir imposer des contraintes supplémentaires. Nous devons donc adopter une posture d'accompagnement et non d'accusation.

La pollution de l'air est un enjeu largement partagé et nous devons agir sur tous les leviers en même temps. N'oublions pas non plus la problématique de la qualité de l'air intérieur, très importante, car nous passons 80 % de notre temps à l'intérieur, même hors des périodes de confinement.

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