Intervention de François Pupponi

Réunion du mercredi 26 février 2020 à 15h15
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements ayant conduit aux attaques commises à la préfecture de police de paris le jeudi 3 octobre

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Pupponi :

Entendre dire en 2020, par une entreprise aussi importante que la SNCF et qui fait des efforts, que les relations avec les services de renseignement sont informelles et pas structurées m'inquiète un peu.

Je voudrais raconter quelques anecdotes. Pour venir à l'Assemblée, je prends le RER, puis le métro. Et il m'arrive de temps en temps de prendre l'avion. Durant l'état d'urgence, le commissaire de Sarcelles est allé, à la demande du ministère, interpeller les fichés S les plus dangereux de la ville. Il m'a appelé pour me dire qu'il ne les avait pas trouvés parce qu'ils étaient au travail. Or le fiché S le plus dangereux travaillait à Roissy, et sa femme, également fichée S, travaillait à Orly et était en formation à la conduite de camions-citernes !

Par ailleurs, comme beaucoup, je prends l'avion. Or quand je vois qui me fouille avant de monter dans l'avion, j'en reconnais certains, et je suis un peu ennuyé qu'ils soient chargés de la sécurité. Je pense qu'un vrai problème se pose au niveau des recrutements dans les sociétés sous-traitantes.

Les sociétés de sécurité que nous avons auditionnées disent toutes que les délais sont trop longs pour obtenir les autorisations. Et j'ai le sentiment que les recrutements se font parfois sans attendre les résultats des demandes d'autorisation. Et il y a effectivement des « trous dans la raquette ».

Je voudrais que l'on se mette tous d'accord sur l'ampleur du danger, et sur l'importance de respecter les délais.

Et pour les entreprises sous-traitantes, il est trop facile de dire comme cela a été dit : « Ce n'est pas nous, c'est les autres ! ». Car ces entreprises entrent partout : pour nettoyer les trains, pour faire entrer les passagers, etc. De même, dans les avions comme dans les métros, les sous-traitants sont partout. Or en l'absence de contrôles stricts, il risque de se produire une catastrophe.

Je ne sais pas comment nous pourrions y remédier. Je prends l'exemple d'ADP. ADP organise la sécurité sur la plateforme. Cette entreprise ne peut donc pas dire qu'elle n'est responsable que de ses salariés et non des salariés des entreprises sous-traitantes. La responsabilité de la sécurité de l'aéroport lui incombe, en lien avec l'État.

Je pense que nous devons tous être conscients du fait que, si des efforts ont été faits, les manques demeurent nombreux. Et il faut que nous parvenions à être plus opérationnels dans ce domaine. Des propositions seront sans doute formulées dans le cadre de la présente commission. Mais nous partons de loin, malgré la bonne volonté de tous ! Concrètement, sur le terrain, il arrive que l'on prenne des sueurs froides dans l'avion, le train ou le métro.

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