Intervention de Éric Faleyeux

Réunion du mercredi 19 février 2020 à 15h35
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements ayant conduit aux attaques commises à la préfecture de police de paris le jeudi 3 octobre

Éric Faleyeux, secrétaire général adjoint du Syndicat national des cadres pénitentiaires-Confédération française démocratique du travail :

L'objet de la présente commission d'enquête étant l'attentat du 3 octobre dernier à la préfecture de police de Paris, et en particulier la radicalisation chez les personnels, je voudrais dire en introduction que la caricature de l'individu barbu en djellaba se promenant avec un livre religieux sous le bras n'existe plus. Aujourd'hui, les terroristes se fondent dans la masse, ils boivent de l'alcool, ils fument, ils vont en soirée, bref, ils passent inaperçus. D'où l'importance de la détection de ce que l'on appelle les signaux faibles. À l'instant, mon collègue parlait des enquêtes administratives : lors de l'intégration dans la fonction publique, une enquête administrative est normalement diligentée. Mais on peut se demander si c'est vraiment le cas ; personnellement, j'en doute.

Une fois que le fonctionnaire est recruté et que l'enquête administrative a été faite, il ne se passe plus rien tout au long de la carrière de l'agent. On pourrait pourtant imaginer que cette enquête administrative soit renouvelée, par exemple lors d'une mutation ou d'une promotion interne, l'idée étant de détecter les signaux faibles de radicalisation chez les personnels.

Il existe au sein de l'administration pénitentiaire une commission des dossiers réservés chargée exclusivement de la radicalisation du personnel. Après l'attentat du 3 octobre, une fiche de signalement a été créée et envoyée dans les différents services. Mais il n'est pas facile de signaler un collègue que l'on soupçonne de radicalisation, parce qu'on a toujours à l'esprit le fait que, si on le dénonce, il risque de perdre son emploi. Ces fiches de signalement existent néanmoins et il faut s'y intéresser car, après un attentat, on se dit souvent que tout le monde savait mais que rien n'a été fait.

J'espère avoir l'occasion, avant la fin de la réunion, de vous suggérer deux idées qui pourraient permettre de faciliter ces signalements et d'aider nos agents qui nourrissent des suspicions de radicalisation au sujet de certains de leurs collègues.

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