Intervention de Béatrice Descamps

Réunion du mercredi 20 octobre 2021 à 14h05
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBéatrice Descamps :

Je salue l'augmentation du budget de la mission, qui concrétise les engagements du Grenelle de l'éducation. Cela témoigne de votre volonté de mettre l'accent sur l'éducation, et notamment les savoirs fondamentaux à l'école primaire. À l'heure de l'examen du dernier PLF de la législature, je vous remercie pour les mesures prises, dont celles initiées en 2020 en faveur des écoles classées en éducation prioritaire, en particulier les dédoublements de classes, profitables aux élèves.

Cette année, l'augmentation est notamment liée aux revalorisations salariales. N'oublions pas que nous partons de très loin. Cette question n'est pas la seule lorsque l'on s'intéresse au métier de professeur : le nombre d'enseignants, l'organisation et le cadre de travail ne doivent pas être oubliés. Porter à 2 000 euros net la rémunération de tout nouvel enseignant serait une avancée conséquente pour promouvoir la profession. Quel montant global prévoir pour qu'une telle évolution puisse avoir lieu d'ici 2024 ? Qu'en sera-t-il des enseignants ayant déjà une certaine ancienneté ?

Je reviendrai sur les aides administratives et matérielles prévues dans la proposition de loi créant la fonction de directrice ou de directeur d'école, dite Rilhac, que nous avons récemment adoptée. Vos services ont-ils déjà reçu des remontées ou fixé des objectifs de dépenses supplémentaires pour venir en aide aux directeurs d'école en difficulté ? Je regrette que l'État ne prenne pas en charge le financement des aides administratives qui seront, pour la plupart, financées par les communes, ou plutôt, qui ne le seront pas, car beaucoup d'entre elles ne le pourront malheureusement pas.

Concernant les AESH, je me réjouis de constater que vous poursuivez votre politique en faveur de l'inclusion par le recrutement de 4 000 AESH. Malgré des efforts notables, nous sommes encore loin de la garantie d'une école pleinement inclusive. D'abord, parce que nous manquons cruellement d'AESH. Face aux demandes de plus en plus nombreuses, la mutualisation devient de mise. Si elle est intéressante pour certains enfants, elle a des effets regrettables pour d'autres. Un collégien accompagné trois heures par semaine, c'est pour moi une incohérence.

De même, malgré la publication récente de la grille indiciaire, il est difficile de garantir des conditions de travail acceptables pour les AESH, qui sont pourtant la pierre angulaire de l'inclusion dans nos écoles. Ils nous demandent plus d'heures, une meilleure organisation, une meilleure rémunération. Même si nous arrivons en fin de législature, nous devons les rassurer en évoquant une trajectoire d'amélioration, certes amorcée. Alors que nous parlons de cédéisation, quelle évolution du nombre de CDI dans les prochaines années, quelles avancées salariales à long terme pour les AESH qui parviendraient à obtenir un emploi stable peut-on attendre ?

Enfin, je regrette, cette année encore, le manque de moyens alloués à la santé scolaire. La prévention, l'accompagnement psychologique et celui des enfants malades doivent redevenir des priorités de notre école. Il y va du soutien aux équipes pédagogiques, de la santé des enfants, de l'égalité des chances.

Vous l'aurez compris, les députés du groupe UDI et Indépendants, conscients des avancées, abordent favorablement nos discussions, même si, connaissant bien les réalités de terrain, nos questions et nos alertes restent nombreuses.

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