Intervention de Cendra Motin

Séance en hémicycle du mercredi 7 avril 2021 à 15h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Après l'article 19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCendra Motin, rapporteure de la commission spéciale pour le titre II :

C'est un avis favorable sur les amendements nos 265 et identiques, sous réserve bien sûr de l'adoption des sous-amendements du Gouvernement et des miens.

Je ne peux pas, madame Panot, sous-amender des amendements irrecevables ni des amendements au projet de loi de finances sur un texte qui n'est pas le projet de loi de finances. On peut toujours parler de ce qu'il n'y a pas dans le texte, mais pour ma part je préfère parler de ce qui s'y trouve.

Vous dites que nous méconnaîtrions les accords de Paris sur la question du puits de carbone. Je veux quand même vous signaler que l'un de mes sous-amendements fait mention de l'objectif de neutralité carbone que nous nous sommes assigné pour 2050. C'est un engagement important, clairement inscrit dans le code de l'énergie : ce n'est pas un engagement en l'air. Nous nous engageons de manière forte sur cet objectif de neutralité carbone, et les forêts font partie de l'arsenal qui est à notre disposition pour atteindre cet objectif.

En ce qui concerne l'obligation de diversité des essences, son application systématique à l'échelle d'une parcelle rompra l'équilibre forestier de certains territoires. Que la monoculture de sapin Nordmann dans le Morvan ait été faite de manière complètement irresponsable, nous sommes tous d'accord sur ce point, mais est-ce qu'au nom de ce combat et d'autres que vous menez ailleurs aux côtés de l'association Canopée, on devrait imposer une diversification qui ne correspond pas à l'ensemble du territoire ? Je préfère pour ma part faire confiance aux acteurs de terrain, dont vous avez évoqué le rôle. c'est d'ailleurs sur eux que repose finalement la réussite du plan de relance, notamment pour les forêts. Ce plan doit aussi aider à prendre conscience des bonnes pratiques et à les diffuser partout où c'est nécessaire.

La régénération naturelle peut marcher à certains endroits, mais il y a des forêts où on voit de plus en plus d'arbres morts. Je ne crois pas qu'on puisse compter sur la régénération des forêts face à ce phénomène. Si on veut que la forêt soit un puits de carbone, il faut pouvoir disposer de tout l'éventail des possibles, en particulier des migrations d'espèces. C'est un outil utile à ceux qui observent et qui continueront à observer les forêts.

Pour toutes ces raisons, je ne suis évidemment pas d'accord avec vous. Notre désaccord premier, fondamental, politique, c'est que vous préférez l'obligation et moi la liberté. Je serai évidemment favorable à ce que ce texte nous permette d'avancer sur le sujet de la forêt. C'était une volonté forte de beaucoup sur ces bancs…

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