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... rejeté mon amendement qui, en référence au discours de Belfort, visait à substituer au nombre de quatorze réacteurs nucléaires la mention de six réacteurs et l'étude de huit autres – vous avez préféré inscrire dans le texte le nombre de quatorze. Toutefois, l'article tel qu'il est rédigé vise à évaluer non seulement les conséquences de la construction de quatorze réacteurs pressurisés européens (EPR) mais également les capacités de production de réacteurs supplémentaires. Je ne sais pas si vous voulez rejoindre le programme du Rassemblement national, qui envisage d'ouvrir vingt nouveaux réacteurs dans les quinze prochaines années, ce qui ne figure dans aucune prospective énergétique, mais il me semble qu'il faudrait revenir à un peu plus de raison, même si j'entends bien que vous récitez un...
...étudier la possibilité de construire plus de réacteurs que les quatorze mentionnés à l'alinéa 1. Retraçons l'historique de ce chiffre, qui ne cesse d'évoluer : dans son discours de Belfort, le président Macron – c'était au cours du mandat précédent – avait promis la construction de six réacteurs et l'étude de huit additionnels. Après le passage du texte au Sénat, nous en sommes arrivés à quatorze EPR et neuf réacteurs supplémentaires. Enfin, à la suite d'un amendement du Gouvernement en commission des affaires économiques, nous en sommes à quatorze plus x. Nous pourrions y voir une forme de progrès et penser que vous avez renoncé aux neuf réacteurs supplémentaires mais, en vérité, vous n'avez renoncé à rien et nous ne savons toujours pas ce que signifie ce x. Parmi les six scénarios élaborés...
...Le chiffre que vous évoquez est issu d'un ajout du Sénat qui, dans le rapport qui sera remis au Parlement, demandait l'étude de neuf réacteurs en sus des quatorze mentionnés. Pourquoi neuf ? Très honnêtement, ce chiffre m'échappe complètement, d'autant que les tranches sont réalisées par paire. Le programme du Président de la République n'a pas changé : il prévoit la construction de six réacteurs EPR2 et l'étude de huit réacteurs supplémentaires. Néanmoins, il est toujours intéressant d'interroger la filière sur ses capacités – c'est ce qu'a fait Mme la secrétaire d'État récemment, je crois – et cela explique cette mention dans le texte. Je le répète, le programme du Président de la République, sur lequel nous nous sommes engagés dans nos circonscriptions respectives, n'a pas changé : il conc...
Cet alinéa représente une fuite en avant. Alors même que le PDG d'EDF déclare avoir signé pour six EPR et non pour quatorze, vous proposez d'inscrire dans la loi la possibilité d'aller au-delà de ces quatorze réacteurs. C'est quand même assez original ! Vous dites répondre à la question posée par l'amendement. Toutefois, les questions qui se posent pour la construction de quatorze réacteurs ou plus, se posent dé...
...uction d'énergie nucléaire et de la concurrence internationale dans ce secteur. » Pourquoi ? Nous constatons dans nos débats depuis hier une forme de cécité, voire un déni, sur le fait que nous évoluons dans un contexte de concurrence mondiale en matière de nucléaire. Il s'agit d'une industrie, qui fait partie de l'économie – cela implique la compétence. Il serait donc intéressant d'éclairer la représentation nationale et les collègues qui ont du mal à comprendre les enjeux du nucléaire…
Nous voterons l'amendement de notre collègue, qui nous paraît de bon aloi. J'aimerais toutefois vous adresser deux questions complémentaires. Une concurrence s'exerce sur des réacteurs semblables à l'EPR, mais ayant une puissance moindre. Quelle solution vous semble la plus pertinente ? Cela renvoie à un amendement du groupe Les Républicains – qui a peut-être été discuté cet après-midi, quand j'étais absent –, invitant à mener une réflexion sur les réacteurs. Dans le cadre du débat sur la concurrence, nous devrions nous intéresser aux choix des autres acteurs : sont-ils différents des nôtres, et ...
Les besoins en électricité augmenteront fortement dans les prochaines décennies, du fait de la numérisation généralisée de la formation et des secteurs professionnels, et de la volonté insatiable de Bruxelles – soutenue par votre gouvernement – d'imposer le tout-électrique dans l'automobile et les transports en commun. Ajoutons à cela la sortie programmée des énergies fossiles, qui représentent encore 7,5 % de notre production électrique : il faudra les compenser par une énergie décarbonée, indépendante et non intermittente. En parallèle du travail relatif au nucléaire, nous devons prendre en considération la consommation nécessaire à la réindustrialisation du pays : c'est un enjeu vital pour notre économie, défendu depuis des années par Marine Le Pen et par le Rassemblement na...
...s décliné en plusieurs paliers, mais par-delà ces étapes, il visait un objectif d'industrialisation et de poursuite de la prospérité économique. Le plan Marie Curie que nous avons proposé comporte pour sa part trois paliers. Notre démarche est donc logique. Vous le savez pertinemment, madame la rapporteure : si nous n'avions pas des hypothèses ambitieuses de construction de réacteurs, vous nous reprocheriez, à juste titre, de promettre aux Français dix points de réindustrialisation dans les trente prochaines années, sans prévoir les capacités de production électrique afférentes. Vous ne pouvez pas nous reprocher tout et son contraire – n'y voyez pas une critique ; je vous explique simplement les tenants et les aboutissants de notre amendement. Dès lors que nous voulons réindustrialiser la Fr...
Il est primordial de respecter les deniers publics. L'amendement vise donc à ce que la Cour des comptes évalue chaque année les coûts de fonctionnement et d'investissement, les moyens humains et les modalités de financement de la production d'énergie nucléaire issue de la construction des EPR. En cas de dépassement égal ou supérieur à 10 % des coûts prévus – ce qui semble se produire assez souvent –, la Cour des comptes publiera également une déclaration explicite en ce sens. Pour illustrer ce risque de dépassement des coûts, je pourrais citer de nombreux EPR. Celui d'Olkiluoto, en Finlande, construit par Areva, constitue un exemple criant de manque de rentabilité. La construction de...
Je salue ces amendements qui permettent de poser à nouveau la question des coûts de cette relance à marche forcée du nucléaire. Combien coûteront les quatorze EPR2 ? Je rappelle que le budget de 3,3 milliards d'euros initialement promis pour le projet de Flamanville a finalement atteint près de 20 milliards. Nous sommes en droit de nous interroger. Combien coûteront ces constructions ? Combien coûtera le grand carénage, c'est-à-dire la prolongation de la durée de vie des centrales au-delà de quarante ans ? La Cour des comptes a évoqué un budget de 100 mill...
J'ai fait adopter cet article en commission, fort de l'expérience que m'a donnée la préparation de la construction des deux EPR de Penly. Nous le savons, il est nécessaire de renouveler les savoir-faire, car la filière nucléaire a été siphonnée, voire abandonnée, entraînant la déperdition de compétences. La perspective de la relance nucléaire implique donc non seulement qu'on mobilise la formation professionnelle, mais aussi qu'on permette à l'éducation nationale d'anticiper les besoins en matière de formation initiale, d...
... métiers des énergies renouvelables risquent de souffrir de la concurrence avec les métiers du nucléaire, je ne la trouve pas convaincante. Les compétences, les qualifications et les sites géographiques concernés sont en effet très différents. Le risque n'est pas nul, mais il me paraît bien plus faible que le risque évoqué par M. Jumel, qui soulignait l'attractivité qu'un chantier nucléaire peut représenter, par exemple, pour des soudeurs travaillant à proximité, dans le même bassin d'emploi.
Créées en 1941, les écoles de métiers d'EDF et GDF, centres de formation et d'apprentissage ayant vocation à former en interne les futurs agents de ces entreprises, dispensaient une formation complète et spécialisée dans les métiers de l'électricité. À l'heure de la relance du nucléaire, disposer d'une main-d'œuvre formée pour bâtir les futurs réacteurs est essentiel. Le rétablissement des écoles de métier est une piste intéressante pour répondre à cet enjeu, et nous proposons qu'elle soit étudiée dans le cadre du rapport qui sera remis au Parlement pa...
...audra certes des chercheurs, des ingénieurs, des techniciens supérieurs, des informaticiens, mais les compétences de base nous font défaut, et de là proviennent tous nos ennuis : notre parc nucléaire souffre de problèmes techniques, de retards de mise en service, d'arrêts pour maintenance, il a besoin de réparations ou de remises à niveau. Nous l'avons encore constaté cet été sur le chantier de l'EPR de Flamanville : il a fallu faire venir 500 soudeurs des États-Unis et du Canada ! Il conviendrait donc de mesurer l'importance, pour la filière nucléaire, des métiers de la métallurgie. Nous aurons besoin de 7 000 soudeurs. Les industriels, qui ont créé leur propre école, comptent ainsi en recruter 200 chaque année : nous sommes loin du compte. Encore une fois, les pouvoirs publics doivent pren...
Le Gouvernement doit tirer les leçons du passé. Au début des années 2000, afin de renouveler le parc nucléaire français, les choix gouvernementaux se sont portés sur l'EPR de première génération, à la technologie prometteuse certes, mais encore mal maîtrisée – nous l'avons constaté au fil du temps. Dans le cadre de la relance du nucléaire, vous souhaitez privilégier l'EPR de deuxième génération. Compte tenu de la crise énergétique, est-il bien prudent, madame la ministre, de tout miser une nouvelle fois sur une technologie récente, de faire dépendre toute votre str...
Cet article constitue un aveu : après nous avoir exposé pendant des heures, des jours, la nécessité de construire des EPR de deuxième, sixième ou quatorzième génération, vous admettez subitement que vous n'en êtes pas si sûrs. Vous ne croyez pas vous-même à ce que vous nous dites.
Il n'y a que les collègues du Rassemblement national qui pensent que les EPR de première génération fonctionnent : il suffit de voir ce qu'il se passe à Flamanville pour constater que cela ne marche vraiment pas. Et s'agissant des EPR2, on nous annonce que le modèle d'ingénierie n'est pas terminé. Vous nous proposez de faire un pari sur une technologie dont vous ne pouvez pas aujourd'hui dire devant la représentation nationale qu'elle marche et qu'elle va marcher.
Cet article est en effet un aveu d'ignorance, l'aveu du fait que vous naviguez à vue, que vous ne savez même pas comment on va construire les futurs réacteurs et sur quelle technologie il faut se baser. Le Gouvernement nous demande d'inscrire la construction de nouveaux EPR et la technologie correspondante dans un texte de loi alors qu'on ne sait même pas si c'est le meilleur choix. En tout cas, je ne vous ai pas entendu, madame la ministre, nous expliquer pourquoi quatorze nouveaux réacteurs ni la raison de la technologie choisie. Je trouve intéressant de constater qu'il y a des interrogations même parmi celles et ceux qui sont favorables au développement du nuclé...
Ce réacteur relevait d'une utopie, d'un fantasme qui ne sera, je le regrette pour vous, jamais assouvi. Cet article prouve bien que nous avons affaire à une croyance et à une technologie encore indéfinie que nul ne maîtrise. J'aimerais bien, madame la rapporteure, madame la ministre, vous entendre répondre sur le fond : pourquoi le choix de l'EPR2 ? Il serait plus clair de nous l'expliquer aujourd'hui plutôt que d'attendre un rapport qui sera remis après le vote d'un projet de loi qui détermine exactement le nombre d'EPR que le Gouvernement veut construire.
Il semble que le rapport proposé à l'article 1er F vise à expliquer pourquoi le choix de l'EPR2 est le bon. Néanmoins, il existe d'autres technologies matures disponibles et il serait donc intéressant qu'une évaluation comparative soit faite eu égard aux différents avantages et inconvénients propres à chacune d'entre elles en termes évidemment de sûreté et de sécurité nucléaires, de coût mais aussi de la disponibilité de la ressource en eau et de la complexité technique et industrielle req...