Les amendements de Pascal Brindeau pour ce dossier

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Car il faut bien l'avouer, monsieur le Premier ministre, ce n'est pas un débat auquel vous nous conviez aujourd'hui. De débat, il ne peut y avoir. Il a suffi qu'un seul prenne les décisions pour tous et qu'il les annonce devant les plateaux de télévision pour que ces mesures soient d'ores et déjà en voie d'être mises en oeuvre.

De débat, il n'y a donc pas, et ce n'est pas vous faire injure, monsieur le Premier ministre, que de vous dire que vous êtes ici en quelque sorte pour assurer le service après-vente du Président de la République…

… et que notre seul rôle, aujourd'hui, consister à commenter ses décisions. Vous ne m'en voudrez donc pas de ne pas commenter votre déclaration mais celle du Président de la République. Hier, au cours de son intervention, Emmanuel Macron a dit que nous avions gagné des jours de liberté et que nous avions bien fait.

Pensez-vous que les soignants, qui s'apprêtent à être submergés par une nouvelle vague, se disent que nous avons bien fait de gagner des jours de liberté ? La seule vertu, la seule utilité, de nos discours de ce matin est sans doute de pouvoir à nouveau leur rendre hommage et de leur dire notre gratitude, eux qui tiennent depuis un an malgré l'...

Pensez-vous que les salariés, qui vont devoir à nouveau bouleverser leur façon de travailler, et pour longtemps, se disent que nous avons bien fait de gagner des jours de liberté ?

… se disent que nous avons bien fait de gagner des jours de liberté, eux qui sont confrontés aux fermetures depuis si longtemps, eux à qui l'on a dit « ne vous inquiétez pas, les mesures qui vont être prises vont permettre une réouverture au plus vite » ? Celle-ci a été repoussée à avril, puis à mai, et elle aura peut-être seulement lieu en juin.

À chaque nouvelle intervention, mes chers collègues, ces perspectives qui sont indispensables à nos concitoyens deviennent plus floues. Je cite encore le Président de la République : « Nous faisons face à une nouvelle donne depuis les premiers jours de mars avec un variant plus contagieux et plus mortel ». Là encore, quel décalage avec la réal...

Or, face à ce danger plus grand, les mesures aujourd'hui prises sont plus légères que celles qui l'ont été jusqu'à présent pour lutter contre le virus souche.

Comment pensez-vous que nos concitoyens vont réagir à ces nouvelles restrictions ? Ils les acceptent, certes, mais pour qu'ils le fassent pleinement, il faudrait qu'ils en comprennent la cohérence du point de vue sanitaire.

Ce que nous vivons, ce sont les retards français. Le Président de la République a dit que nos capacités seraient portées à 10 000 lits de réanimation.

C'est la troisième fois qu'un tel objectif est annoncé. Il devait être atteint après la première vague, il ne l'a pas été ; il devait être atteint après la deuxième vague, il ne l'a pas été ; nous en sommes à la troisième vague, il ne l'est toujours pas.

Je l'ai dit, nos concitoyens sont prêts à de nouveaux sacrifices. Ils le montrent en faisant preuve de responsabilité et de courage – saluons-les, c'est le signe de la force de la nation française.

Or, un an après le premier confinement, rien n'a changé. On nous propose un confinement de quatre semaines qui ne dit pas son nom mais nous savons que dans quatre semaines, le pic épidémique sera toujours là ou du moins que les contaminations seront dans un plateau haut.

Or c'est à ce moment-là qu'il est prévu de rouvrir les écoles, dont le Président de la République a dit hier qu'elles n'étaient pas un lieu de forte contamination alors que c'est l'inverse.

Les chiffres des agences régionales de santé (ARS) le montrent : les taux d'incidence sont beaucoup plus élevés parmi les jeunes générations. Le maintien de l'ouverture des écoles a été une bonne chose.

Nous avons soutenu cette mesure un temps puis, devant la montée des contaminations, nous avons dit qu'il fallait les fermer ou avancer la date des vacances scolaires de manière territorialisée. Vous avez refusé de le faire …

La dureté de la crise sanitaire nous éclaire aussi sur la réalité de la crise politique et démocratique que nous vivons. Nous souffrons en réalité en France d'une trop grande verticalité des décisions, d'une suradministration de leur mise en oeuvre.