Les amendements de Nadia Hai pour ce dossier

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Nos collègues communistes nous invitent une nouvelle fois à débattre de la fiscalité du travail et de la fiscalité du capital. Monsieur le rapporteur, vous ne serez pas étonné si je vous dis que le groupe La République en marche ne votera pas cette proposition de loi.

Simplement, nous ne voulons pas faire croire aux Français qu'une approche confiscatoire réussirait à réduire les inégalités et que la redistribution ne dépendrait finalement que de la fonction redistributive de l'impôt – c'est un mensonge vieux de plus de trente ans.

Nous avons eu ce débat avec votre groupe à plusieurs reprises, et je ne doute pas que nous l'aurons encore et encore, car en réalité, l'évaluation des réformes vous importe peu.

… on réussira à réduire les inégalités pour d'autres, ou bien encore qu'en alourdissant la fiscalité, l'on parviendra à répondre à tous les problèmes économiques, sociaux et écologiques de notre pays. Mais permettez-moi de vous rappeler que cela a déjà été tenté par le passé et que cela n'a pas marché.

En 2013, le gouvernement de l'époque a augmenté significativement la fiscalité de l'épargne. Que s'est-il passé ? Alors qu'il attendait 400 millions d'euros de recettes fiscales supplémentaires, il y a eu au final 1,3 milliard d'euros de baisse des recettes fiscales en raison de la fuite des capitaux à l'étranger…

… et le taux de chômage a augmenté. L'instabilité et l'alourdissement de la pression fiscale ont eu des conséquences néfastes sur l'attractivité et sur la compétitivité de la France, pourtant indispensables à l'heure où nous parlons de relocalisation industrielle et de relance économique – relance que nous appelons j'espère tous de nos voeux da...

C'est pour ces raisons que nous avons changé de paradigme. Croyez-moi, nous le faisons avec beaucoup d'humilité. Nous voulons que l'argent qui ne sert plus aux caisses de l'État serve à notre économie, qu'il permette aux petites et moyennes entreprises de mieux se financer pour créer de l'emploi, pour renforcer leurs capitaux propres ou pour in...

… nous avons mis en place par voie législative un comité d'évaluation de la réforme de la fiscalité du capital. Sous l'égide de France Stratégie, il réunit un parlementaire, l'INSEE, la direction générale du Trésor, trois économistes, dont le président du conseil d'analyse économique, des organisations syndicales et patronales, …

… le conseil des prélèvements obligatoires, la direction générale des finances publiques et la Banque de France. Ses travaux d'évaluation continuent et nous remettrons à l'automne un deuxième rapport, enrichi par l'agrégation de données provenant de ces structures et des travaux de recherche des économistes.

Si le premier rapport n'a pu porter principalement que sur les évaluations ex ante, c'est bien parce qu'une réforme de la fiscalité ne s'évalue pas dès le lendemain mais sur le temps long, à l'opposé de votre impatience et de celle de votre groupe.

D'ici là, vous ne pouvez en préempter les conclusions, et encore moins affirmer avec autant de conviction que la réforme de la fiscalité a aggravé les inégalités sociales.

En revanche, nous pouvons nous accorder sur la situation de la France avant la crise sanitaire : un taux de chômage qui avait baissé à 8,2 %, son niveau le plus bas depuis quinze ans ; …

… un investissement dans nos entreprises qui augmentait, au point même de placer la France devant l'Allemagne et le Royaume-Uni ; une croissance dynamique ; une division par deux du nombre d'exilés fiscaux ; 500 000 emplois industriels créés et 40 milliards d'euros de pouvoir d'achat supplémentaire redistribués aux ménages.

Et pendant la crise, qu'avons-nous constaté ? Un gouvernement qui fait le choix d'endosser la quasi-totalité des dépenses de soutien en nationalisant les salaires à travers le chômage partiel, …

… en assurant un revenu minimum de 1 500 euros à travers le fonds de solidarité, en compensant la baisse de trésorerie des entreprises grâce au prêt garanti par l'État, en accompagnant les ménages les plus fragiles avec l'aide exceptionnelle de solidarité, en réquisitionnant des chambres d'hôtel pour les personnes à la rue ou pour éloigner des ...

Vous voyez, monsieur le rapporteur, que si nous nous accordons sur le constat que la crise sanitaire et économique touchera d'abord les plus pauvres de nos concitoyens et les salariés les plus précaires, nous ne partageons en rien les solutions, puisque les vôtres visent une nouvelle fois à augmenter les impôts dans notre pays. Nous pensons au ...