Intervention de Stéphane Peu

Séance en hémicycle du lundi 27 novembre 2017 à 16h00
Création de l'établissement public paris la défense — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

J'ai dit tout à l'heure que nous conditionnions notre vote à l'accueil que vous réserveriez à nos amendements et… c'est mal parti, surtout sur cette question de convention.

L'un des objectifs de l'ordonnance qu'est la modification de la gouvernance ne vous aura tout de même pas échappé. On change tout de même la donne lorsque l'on passe d'une situation où l'État peut en un sens garantir les intérêts des diverses collectivités parties prenantes – quelles que soient leurs sensibilités – à la situation que nous connaîtrons désormais. Les garanties d' « impartialité » – entre guillemets – que l'État pouvait offrir lorsqu'il était à la tête de ces établissements disparaissent dès lors que l'on confie les clés au seul conseil départemental des Hauts-de-Seine qui, lui-même, envisage de prendre le pouvoir au sein de cet établissement sans qu'un quelconque pluralisme ne soit respecté. C'est assez logique : alors même qu'il s'apprête à prendre la direction de cet établissement, le conseil départemental annonce la couleur puisque seule la majorité qui le compose sera représentée au sein de l'établissement public, ce qui n'augure pas d'une volonté de travailler en bonne intelligence avec les divers représentants politiques des communes qui entourent le projet. Des comportements génèrent donc de l'inquiétude, de la suspicion.

À cela s'ajoute, monsieur le ministre, que la majorité de droite du conseil départemental des Hauts-de-Seine a souvent assumé politiquement le fait d'être hors-la-loi quant au respect de l'article 55 de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains – c'est en effet le département qui compte le plus grand nombre de communes y dérogeant. Vous imaginez bien qu'une commune comme Nanterre, avec le projet d'aménagement du quartier des Groues, signé avec l'État, qui comporte 30 % de logements sociaux, ne puisse que s'inquiéter du refus d'une représentation de la pluralité de sa majorité et de la prise en main de l'aménagement par le département des Hauts-de-Seine.

Je ne vois donc pas en quoi une convention avec les communes constituerait un frein ou un droit de veto : il s'agit simplement de préserver leurs intérêts et de mettre un tout petit peu de pluralisme dans la gestion de ce futur territoire.

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