Intervention de Sylvain Templier

Séance en hémicycle du jeudi 4 mars 2021 à 15h00
Explosion de la pauvreté à la faveur de la pandémie de covid-19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvain Templier :

La pauvreté prend plusieurs formes. Les confinements ont mis en lumière l'une d'elles : la précarité alimentaire. La fermeture des marchés – donc la fin des prix cassés – et celle des cantines scolaires, lieux assurant à tous les enfants des repas de qualité à petit prix, ont été un coup dur pour nos compatriotes les plus démunis. Mais la situation sanitaire imposait ces mesures.

Depuis mars 2020, les demandes d'aide alimentaire ont fortement augmenté. Le Gouvernement a réagi rapidement en débloquant 39 millions d'euros en avril 2020, dont 25 destinés aux associations, vous le rappeliez tout à l'heure. Cette réponse fut à la hauteur des enjeux. On a aussi vu se développer de nouvelles formes de solidarité alimentaire au sein de la commune, du quartier, de l'immeuble, auprès du voisinage direct. Les associations, spécialisées ou non sur ce sujet, ont joué un rôle majeur, et je tiens à saluer ici le formidable travail mené par les bénévoles qui pour certains sont des étudiants, pour d'autres des personnes en chômage partiel. Pourtant, dans de nombreux cas, elles se sont retrouvées dépourvues. Contraintes techniques, manque de communication, manque de données et d'information sur les publics à cibler, taux important de non-recours aux aides ou encore manque de soutien logistique : la précarité n'est pas seulement financière, elle est aussi technique.

Le Président de la République a annoncé la création d'un chèque alimentaire pour les plus démunis afin non seulement de répondre à la précarité mais aussi d'assurer l'accès à une alimentation saine et de qualité. Car il s'agit là d'un autre problème : les produits les moins chers sont parfois les plus transformés et donc les plus mauvais pour la santé. Pour cette raison, le chèque alimentaire peut être une très bonne mesure.

Au-delà de tous ces dispositifs, comment l'État pourrait-il accompagner et pérenniser ces structures et les démarches associatives spontanées que nous avons observées lors des confinements ? Comment pourrait-on assurer que chaque personne en situation de précarité alimentaire puisse bénéficier effectivement des aides auxquelles elle a droit ? En somme, comment mettre en oeuvre de manière opérationnelle une justice alimentaire nécessaire pour lutter contre cette forme de pauvreté ?

1 commentaire :

Le 25/03/2021 à 10:39, Laïc1 a dit :

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" et celle des cantines scolaires, lieux assurant à tous les enfants des repas de qualité à petit prix"

La viande de porc est la moins chère du marché. En cas de crise économique, elle est évidemment en première ligne pour être servie en priorité aux enfants. Et que fait-on ? L'exact inverse : l’État et les communes préfèrent payer plus cher et enfreindre éhontément la laïcité plutôt que de servir une viande populaire et économique.

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