Intervention de Jean-Hugues Ratenon

Séance en hémicycle du mardi 2 mars 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Insécurité à la réunion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Hugues Ratenon :

Le phénomène de l'insécurité devient préoccupant, et inquiète les Réunionnais. Nous constatons régulièrement des agressions à l'arme blanche, de nombreux féminicides, une augmentation des violences intrafamiliales, des attaques visant des personnes âgées, des jeunes enfants et des lycéens, des agressions parfois très violentes de collégiens devant leur établissement, des violences dans les bus, des trafics de drogue, des vols, etc. Ces phénomènes sont souvent amplifiés par la diffusion des actes sur les réseaux sociaux.

Mayotte, notre voisin, est également secoué par une vague de violence. Notre proximité avec cet archipel, nos liens particuliers, mais aussi la mauvaise politique d'intégration menée à La Réunion, conduisent à des violences sporadiques dans certains de nos quartiers. Plus grave encore, nous avons des soupçons de plus en plus forts quant à l'existence de réseaux de prostitution de mineurs – je dis bien, de mineurs.

Dès lors que ces phénomènes existent dans des quartiers bien identifiés, nous savons que le banditisme et les réseaux de drogue ne sont pas loin. Il faut immédiatement y mettre fin, avant qu'il ne soit trop tard.

La réponse apportée par la secrétaire d'État chargée de la jeunesse et de l'engagement, le 16 février, à notre collègue Karine Lebon, laisse penser que vous n'êtes pas conscients de nos difficultés. Vous restez enfermés dans vos statistiques : pour vous, tout va bien ! C'est peut-être justement par manque de moyens que vos statistiques ne reflètent pas la réalité. Il n'y a pas de police aux frontières au port maritime de la Pointe des Galets, alors qu'il est la porte d'entrée de toutes sortes de stupéfiants. Pourquoi ?

Certains textes, comme la loi d'orientation et de programmation relative à la sécurité intérieure, ne sont pas appliqués alors qu'ils induiraient un redéploiement de policiers et de gendarmes à La Réunion. Pourquoi ? La LOPPSI prévoit ainsi que les communes de plus de 20 000 habitants soient en zone police. À La Réunion, neuf communes dépassent ce seuil, mais sont toujours en zone gendarmerie. Pourquoi ? L'extension de la zone police permettrait de créer plusieurs centaines de postes, et par conséquent d'organiser des mutations en assurant le retour d'agents originaires de La Réunion. Rappelons que plus de 1 300 Réunionnais qui exercent en métropole attendent leur mutation dans leur île natale. Voilà une occasion d'y répondre, qui offrirait quatre avantages : améliorer les conditions de travail ; permettre un redéploiement, dans le respect de la loi ; remédier en partie aux problèmes d'insécurité ; satisfaire une demande légitime d'expatriés réunionnais désireux de rentrer au pays.

Vous organisez un Beauvau de la sécurité, mais l'outre-mer est totalement oublié. N'est-ce pas justement l'occasion d'aborder toutes ces questions ?

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