Intervention de Damien Abad

Séance en hémicycle du mardi 2 mars 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Fermetures de classes dans l'enseignement primaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDamien Abad :

J'évoquerai un sujet important, celui de la fermeture des classes en milieu rural. Vous le savez, l'école c'est la République et, en milieu rural, elle est très importante. Nous regrettons que le Gouvernement n'ait pas tenu ses engagements quant au maintien de ces classes. Ces engagements, pris en 2017 lors de la conférence nationale des territoires, ont été renouvelés lors du grand débat de 2019 et réaffirmés clairement par le ministre de l'éducation nationale, qui a déclaré, en 2020, qu'aucune classe ne pourrait fermer dans les communes de moins de 5 000 habitants sans l'accord des maires. Malheureusement, la réalité sur le terrain est tout autre. Dans mon département de l'Ain, notamment dans le Bugey, nous constatons chaque jour des fermetures de classes. Pas moins de vingt-trois fermetures sont ainsi annoncées pour la rentrée prochaine, alors que le département gagne 6 000 habitants par an. Nombre d'entre elles concernent des zones rurales ; je pense aux élèves et aux parents d'élèves de l'école de Matafelon-Granges, à ceux de Nurieux-Volognat, de Cerdon ou encore de Nantua, mais je pourrais en citer bien davantage.

Il est important d'éviter ces fermetures et de ne pas tomber dans de simples ajustements comptables. Il ne faut pas que nous assignions à résidence rurale les jeunes de ces territoires qui ont envie, comme tous les Français, de réussir. Pour nous, ces fermetures sont un contresens, d'abord éducatif à l'heure où l'apprentissage des savoirs fondamentaux est essentiel. C'est aussi un contresens sanitaire, à l'heure où le respect des gestes barrière invite à des effectifs plus réduits dans les classes. C'est également un contresens économique, à l'heure où la crise menace déjà de nombreux services publics de proximité et que l'école garde un rôle fondamental dans la préservation de la vie dans nos villages. C'est enfin un contresens historique, alors que les prémices, que nous constatons, d'un exode urbain pourraient donner un nouveau souffle aux territoires ruraux.

Ce que nous voulons, c'est éviter la non-assistance à ruralité en danger et donc la fermeture des classes en milieu rural. J'ai bien conscience que c'est parfois difficile, mais je citerai un exemple : la fermeture d'une classe qui compte quatre niveaux, comme c'est le cas à Cerdon, conduit forcément les parents à scolariser leurs enfants ailleurs. Ma question est simple : pouvez-vous renouer avec l'engagement pris par le Président de la République et le Gouvernement de ne fermer aucune classe en milieu rural sans l'accord des maires ? C'est à mon sens une question d'équité territoriale, de justice sociale et de réussite scolaire pour l'ensemble des enfants de la République.

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