Intervention de André Chassaigne

Séance en hémicycle du mardi 2 mars 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Politique agricole commune et productions durables

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Monsieur le ministre de l'agriculture, je me fais l'écho de l'appel signé à ce jour par cinquante et un parlementaires, élus du Massif central ou d'autres régions montagneuses françaises, « pour une politique agricole commune juste, au service des productions durables et des territoires de montagne ». Toutes sensibilités politiques confondues, nous alertons : il y a urgence à assurer la survie des exploitations agricoles, dont beaucoup sont en sursis, faute d'une rémunération suffisante de leur production et face à des aléas sanitaires et climatiques qui non seulement se répètent, mais vont en s'aggravant.

Dans des filières comme celle de l'élevage bovin et ovin, laitier ou allaitant, plus de 2 000 exploitations disparaissent déjà chaque année. Or cet élevage herbager ne se contente pas de fournir des viandes et des produits laitiers d'excellence : il stocke du carbone, concourt à la biodiversité, rend nos territoires attractifs en façonnant nos paysages par ses prairies pâturées ; il crée des emplois de proximité dans le secteur de la transformation agro-alimentaire ; il assure une certaine qualité de vie et le maintien de services publics essentiels au quotidien. Cependant, si l'on considère les arbitrages nationaux et européens qui se dessinent en vue de la future politique agricole commune – PAC – , le risque est grand que notre élevage de montagne, alors même qu'il a su préserver un modèle à haute valeur environnementale, soit sacrifié au financement de la transition des systèmes les moins vertueux vers une production plus durable.

Aussi, ma question porte sur trois exigences dont dépend la survie de milliers d'exploitations : que soient au moins maintenues à leur niveau actuel les aides couplées du premier pilier de la PAC, qui représentent en moyenne 80 % du revenu des éleveurs de races bovines à viande ; que les surcoûts liés aux handicaps naturels continuent d'être justement compensés par une ICHN – indemnité compensatoire de handicaps naturels – forte ; enfin, que la PAC rémunère l'ensemble des services environnementaux rendus par nos exploitations familiales herbagères. Qu'en est-il, monsieur le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, de ces trois exigences dans les négociations en cours ?

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