Intervention de Adrien Taquet

Séance en hémicycle du jeudi 18 février 2021 à 15h00
Protection des mineurs victimes de violences sexuelles — Après l'article 7

Adrien Taquet, secrétaire d'état chargé de l'enfance et des familles :

Madame la députée, ces questions font partie intégrante de la mission de la commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles subies pendant l'enfance que j'évoquais précédemment et dont nous avons confié la présidence à Mme Nathalie Mathieu et au juge Édouard Durand. Cette instance aura en effet pour mission de dresser un état des lieux des moyens mis en ? uvre et d'explorer plus avant les sujets encore largement tabous comme la protection des enfants en situation de handicap. Elle pourra aussi mener des travaux approfondis visant à rendre possible un changement de société, notamment sur la question de la formation des professionnels travaillant auprès des enfants. Ces travaux pourront également prendre la forme d'enquêtes de victimation et de recherches, notamment épidémiologiques, sur les violences sexuelles sur mineurs, en complément des travaux existants, qui sont de plus en plus nombreux à l'étranger comme en France ; nous avons à cet égard encore beaucoup de connaissances à exploiter.

Les travaux de la commission porteront aussi sur la création de programmes de prévention dans tous les espaces fréquentés par les enfants et les adolescents, avec des outils adaptés à chaque âge, ainsi que sur le renforcement de la sensibilisation des enfants et sur le travail de repérage dans tous les lieux fréquentés par les mineurs. La commission travaillera aussi sur l'appui et l'accompagnement de la prise de parole des victimes et des proches, afin de faciliter leur orientation vers les dispositifs d'aide. L'une des premières missions que nous lui avons confiée consistera à mettre en place un dispositif d'accompagnement de la libération de la parole que l'on observe depuis le début de l'année, de façon massive, sur les réseaux sociaux. En effet, de nombreuses personnes n'ayant pas accès aux réseaux sociaux et ne s'exprimant pas sur Twitter souhaitent peut-être aussi parler. Il faut que nous mettions en place un dispositif pour recueillir leur parole et pour les orienter vers l'autorité judiciaire, lorsque des poursuites peuvent être menées, et vers une prise en charge psychologique. Il n'y a en effet rien de pire que de libérer la parole et de laisser celle-ci en suspens, de ne rien en faire et de laisser finalement les victimes seules avec leur parole libérée.

Telles sont les missions importantes, structurantes, durables et systémiques que nous avons confiées à la commission. Celle-ci aura aussi pour objet, notamment, d'explorer tous les moyens mis en ? uvre par les différentes autorités pour lutter contre les violences sexuelles faites aux enfants. Nous lui avons demandé de remettre un premier rapport d'étape au Gouvernement, à la représentation nationale et, au-delà, à la société tout entière, d'ici la fin de l'année. Nous aurons alors l'occasion de faire un premier bilan sur les différents travaux que j'ai évoqués avant que la commission ne poursuive son travail qui devrait, selon moi, nécessiter un certain temps. Avis défavorable.

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