Intervention de Guillaume Gouffier-Cha

Séance en hémicycle du vendredi 5 février 2021 à 9h00
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Gouffier-Cha :

Nous voici donc arrivés à la fin de la discussion autour du projet de loi visant à proroger le régime d'état d'urgence et l'état d'urgence sanitaire lui-même. Comment qualifier nos travaux au cours de ces dernières semaines ? Je ne le sais pas vraiment. Par moments sereins, ils ont également été houleux, voire malheureux à d'autres moments. Des convergences existent et des accords auraient pu être trouvés. Nous n'y sommes pas parvenus, mais nous avons tout de même progressé.

Le constat sur la réalité de la situation, sur la dureté de la crise et sur les risques sanitaires qu'elle entraîne, est à mon avis partagé par tous, ici comme au Sénat. Nous avons, toutes et tous, conscience de la violence du virus et des incertitudes qui existent autour des variants. Cela fait près d'un an que nous sommes plongés dans cette crise, près d'un an que nos personnels soignants sont mobilisés jour et nuit pour sauver des vies, près d'un an que des vies et des familles sont brisées ou touchées durablement par ce terrible virus, près d'un an que la vie normale s'est arrêtée, près d'un an aussi que l'ensemble de nos concitoyennes et concitoyens sont mobilisés au quotidien, de manière exemplaire, pour faire face à la crise et la surmonter. Il existe comme toujours des exceptions, mais elles demeurent à la marge.

Ce constat, cette vie quotidienne, nous les partageons. Pour faire face, nous devons agir, prendre des décisions responsables mais difficiles ; des décisions qui ne sont pas forcément populaires ; des décisions pour l'intérêt général, pour sauver des vies, pour permettre aux personnels soignants de faire leur travail et aux hôpitaux de tenir. Ces décisions, nous les prenons dans un cadre démocratique que nous construisons ici depuis le mois de mars dernier. Ces décisions nous amènent à proroger l'existence du régime de l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 31 décembre 2021, ainsi que l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 1er juin 2021. Ces décisions, nous ne les prenons pas par plaisir, mais parce que nous sommes responsables, en ayant pleinement conscience de ce qu'elles impliquent pour la vie collective et des efforts qu'elles demandent à tous nos concitoyens.

Durant les débats, j'ai pu observer que le constat et la nécessité d'agir étaient largement partagés, au Sénat comme à l'Assemblée, quels que soient les groupes politiques. Les divergences se sont exprimées quant aux modalités de définition de l'état d'urgence et de son application ; cela est normal dans le débat démocratique.

Durant les débats, j'ai aussi observé que certaines et certains étaient favorables – tout en partageant peut-être le constat de la réalité de la crise – à la sortie de l'état d'urgence et à la solution de la discussion, disons-le comme cela, pour résoudre tous les problèmes actuels. Je respecte cette position même si je ne la partage pas – même si nous ne la partageons pas. Je pense que compte tenu de la réalité de la situation sanitaire, nous devons encore disposer de tous les outils possibles pour combattre la propagation du virus, et ce, afin de protéger des vies. C'est malheureux, mais nous devons encore tenir et nous devons tenir ensemble.

Avant de conclure, j'aimerais revenir sur un point délicat que nous avons eu à discuter et sur certaines accusations démagogiques que nous avons pu entendre au cours de ces quelques semaines de débats. Je pense à l'accusation récurrente et facile selon laquelle le Parlement ne serait pas associé à la gestion de la crise, voire qu'il serait contourné. Certains aiment raconter des fables et faire peur.

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