Intervention de Philippe Gosselin

Séance en hémicycle du jeudi 28 janvier 2021 à 9h00
Service public d'eau potable et d'assainissement en guadeloupe — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gosselin :

Nous pouvons donc remercier Justine Benin de s'être penchée sur la question. Je sais qu'elle a longuement échangé sur le sujet avec certains de mes collègues, notamment Véronique Louwagie.

Outre les coupures, il faut signaler que les rendements sont très mauvais, puisque dans certains endroits, 70 % de l'eau s'échappe dans la nature. L'eau va à l'eau. Cela n'a pas de sens ! À cela s'ajoutent les problèmes d'impayés évoqués par les uns et les autres. Dans un rapport publié en 2018, l'inspection générale de l'administration – IGA – parlait de « crise systémique » : c'est peu dire.

En réalité, la question est plus ancienne. Il y a des problèmes de gouvernance, d'approvisionnement, de travaux, de relations entre les secteurs public et privé. En résumé, nous trouvons tous les ingrédients d'un cocktail – paradoxalement, puisqu'il s'agit d'eau – qui est plutôt explosif.

L'État a évidemment essayé de mettre les intervenants autour de la table. Les collectivités travaillent depuis des années sur le sujet, et les usagers sont aussi très préoccupés.

Comme notre collègue Castellani, je suis pour ma part très attaché à l'autonomie locale. Cependant, si certains sujets doivent être traités au niveau local, l'État doit parfois intervenir en tant que garant de l'intérêt collectif, pour des raisons diverses et variées – je ne porte aucun jugement sur les collectivités locales – , même si cela peut apparaître un peu en contradiction avec ce principe d'autonomie.

Tel est le sens de la proposition de loi, mais il se pose encore beaucoup de questions sur le statut des personnels, la situation financière et les patrimoines des établissements publics existants, ou encore les dettes.

L'État semble au rendez-vous. J'aurais tendance à dire, monsieur le ministre, qu'il faudrait peut-être adopter un amendement Bahlsen, en référence à Monsieur Plus : les 10 millions d'euros annoncés pour un ensemble qui représente près de 1 milliard d'euros, ce n'est pas suffisant.

Je comprends bien que pour des raisons d'égalité devant les charges publiques, l'État ne puisse pas tout résoudre. Il ne serait d'ailleurs pas sain qu'il apparaisse comme le magicien qui peut tout faire disparaître, et il faut aussi impliquer les différents protagonistes locaux. Cependant, il doit être davantage au rendez-vous.

Il faut bien sûr associer les collectivités – c'est incontournable. Il faut aussi tenir compte des difficultés dont les usagers font régulièrement état : s'il existe des impayés, certaines factures semblent aussi quelque peu bizarroïdes – bref, c'est un peu compliqué.

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