Intervention de Michèle Victory

Séance en hémicycle du mardi 26 janvier 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Assistants d'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Victory :

Monsieur le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, « nous ne sommes plus vos pions » : c'est avec cette formule malicieuse que les assistants d'éducation – les AED – , vous interpellent aujourd'hui, puisqu'une nouvelle fois le monde de l'éducation, dont les insatisfactions et les déceptions sont nombreuses, manifeste dans toute la France.

C'est donc sur la situation des AED, sur leur statut précaire, sur l'évolution et la définition de leurs missions que je souhaite à nouveau vous interroger. En effet, au fil des années, des modifications sont intervenues quant à leur mode de recrutement, aboutissant en 2003 à les doter d'un nouveau statut. Pourtant, la reconnaissance de leur implication dans la vie des établissements scolaires n'est pas au rendez-vous.

Parmi les 62 812 AED que comptent nos établissements scolaires, les étudiants qui exercent ce métier pour financer leurs études n'occupent plus désormais qu'une place marginale. Les chiffres le montrent, puisque si 77 % des assistants ont moins de 35 ans, leur âge moyen est de 30 ans. C'est bien la preuve de l'évolution d'une profession dont la plupart des agents souhaitent s'investir et sécuriser leur parcours. Ils – ou plutôt elles car 60 % sont des femmes – sont souvent chargés de famille, mais sont exposés à une précarité qui n'est propice ni à leur vie professionnelle et personnelle, ni au bon fonctionnement des établissements.

Si la souplesse du recrutement est un atout, nous ne pouvons toutefois nous satisfaire de la situation actuelle : un salaire de 1 450 euros bruts par mois pour 40 heures de présence, ce qui est au-dessous du SMIC ; seulement 45 % de contrats à temps plein et des CDD renouvelés chaque année – voire plusieurs fois pendant l'année scolaire – pour une durée maximale de six ans. Ces personnels n'ont ainsi aucune perspective de maintien dans l'emploi, quand bien même les chefs d'établissements, satisfaits, souhaiteraient les conserver au sein des équipes éducatives.

Compte tenu de la nécessité d'augmenter le nombre d'AED, il conviendrait de formuler des propositions dans le sens d'une « CDisation », ou d'une titularisation, ce qui serait une juste reconnaissance de leur métier et favoriserait la stabilisation des équipes. Il faut, en outre, leur permettre d'accéder plus facilement à la valorisation des acquis de l'expérience – VAE – et mieux reconnaître leurs compétences.

Quelle concertation envisagez-vous pour apporter des réponses en phase avec la réalité ?

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