Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du jeudi 3 décembre 2020 à 15h00
Protection du peuple arménien — Discussion générale

Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères :

… alors que les forces de l'Azerbaïdjan se trouvaient à quelques kilomètres seulement de Stepanakert.

Si ce cessez-le-feu doit être respecté, il ne résout pas la crise du Haut-Karabakh ; il ne constitue pas une solution durable au conflit. Le statu quo, a dit M. Fanget n'est pas une solution : en effet, il ne permet pas d'envisager l'avenir. Aussi notre priorité est-elle d'apporter un soutien aux populations civiles chassées par les combats, et de garantir leur retour, en toute sécurité, vers les lieux qu'elles ont dû quitter. Sous l'impulsion du Président de la République, nous avons déployé un important effort de solidarité : dès le 22 novembre, un avion transportant du matériel médical d'urgence et des produits d'aide humanitaire s'est rendu à Erevan ; quelques jours plus tard, une délégation conduite par Jean-Baptiste Lemoyne s'est rendue à Erevan à bord d'un avion chargé de cinquante tonnes de fret, avec le soutien des organisations humanitaires et des organisations arméniennes ; des établissements hospitaliers français se mobilisent également pour prêter assistance aux médecins arméniens. Nous poursuivrons ce travail humanitaire indispensable.

Dans le même temps, nous continuerons à jouer le rôle qui nous incombe dans le cadre du groupe de Minsk : nous poursuivrons donc des objectifs politiques. Cet après-midi, une déclaration des trois coprésidents sera publiée – en mon nom, ainsi qu'au nom de mon homologue russe, Sergueï Lavrov, et du vice-ministre américain des affaires étrangères, Stephen Biegun – à l'occasion de la réunion de l'OSCE qui se tient en ce moment même, pour poser les bases de la poursuite de notre action commune. Vous l'avez souligné, les uns et les autres : l'arrangement du 9 novembre comporte des zones d'ombre qui demandent des clarifications ; nous l'avons d'ailleurs signifié très clairement à la Russie. Je rappelle à certains, qui semblent l'avoir oublié – je pense à Mme Santiago ou à Mme Thill – qu'il existe un accord de défense entre l'Arménie et la Russie. De même, il ne vous aura pas échappé que la seule base russe présente dans la région se trouve en Arménie, et que l'Organisation du traité de sécurité collective engage la solidarité militaire entre la Russie et l'Arménie. Les situations sont toujours plus complexes qu'on l'imagine.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.