Intervention de Yves Hemedinger

Séance en hémicycle du jeudi 26 novembre 2020 à 15h00
Communauté méditerranéenne des énergies renouvelables — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Hemedinger :

Cette proposition de résolution vise à créer une énième procédure de coopération et de dialogue en Méditerranée, cette fois-ci autour du développement durable. Je dis énième, car la coopération euro-méditerranéenne, a fêté ses vingt-cinq ans cette année, vingt-cinq ans depuis la création du partenariat Euromed en 1995, remplacé par la suite par l'Union pour la Méditerranée, sous l'impulsion du président Nicolas Sarkozy.

Ce partenariat euro-méditerranéen a contribué à maintenir de nombreux liens entre les deux rives, tout en permettant la création d'un véritable maillage entre les villes, les associations et les ONG du bassin méditerranéen. Particulièrement ambitieux, il envisageait une progression conjointe sur les thématiques liées à la sécurité, à l'économie et au volet politico-social.

Cependant ces ambitions ont été rattrapées par les aléas politiques et économiques qu'ont connus les États riverains de la mer Méditerranée : la crise économique et financière de 2008, les révolutions arabes successives et, à présent, la pandémie de la covid-19 ont considérablement affaibli cette coopération.

Le groupe Les Républicains regrette que la mise en oeuvre des projets euro-méditerranéens progresse de façon inégale, pour l'essentiel au gré des possibilités de financement. Nous appelons donc à un approfondissement de cette alliance, notamment au travers du développement durable.

Dès lors, la logique voudrait qu'une fois l'épidémie de covid-19 derrière nous, nous nous engagions à repenser le cadre existant et à lui donner les moyens nécessaires pour atteindre ses ambitions, afin de sécuriser les acquis obtenus. Bien loin de cette logique, vous proposez de créer une communauté méditerranéenne des énergies renouvelables, soit une nouvelle procédure de coopération et de dialogue en Méditerranée, sans aucun lien avec ce qui existe.

L'enjeu du développement durable en Méditerranée est crucial. C'est bien pour cela qu'il existe déjà des projets d'actualité liés au développement durable au sein de l'UPM et, parmi eux, la dépollution de la mer Méditerranée ou encore la création d'un plan solaire méditerranéen. À quoi bon, dans ces conditions, multiplier les instances de coopération quand nous pouvons améliorer et renforcer un cadre qui a déjà le mérite et l'intérêt d'exister ?

Comme souvent nous empilons des textes, sans appliquer réellement ceux qui existent déjà. Privilégions l'efficacité plutôt que l'affichage, sachant que la mise sur pied d'un tel partenariat au niveau européen est d'une extrême complexité et une histoire de compromis permanents difficiles à trouver.

Même si la demande est louable et a l'avantage de mettre en avant la nécessité d'une plus grande coopération en matière environnementale et énergétique, aligner les cadres de coopération ne peut être que contreproductif pour le développement d'un projet et d'un partenariat euro-méditerranéen. C'est la raison pour laquelle le groupe Les Républicains votera contre ce projet de résolution.

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