Intervention de Jean François Mbaye

Séance en hémicycle du jeudi 26 novembre 2020 à 15h00
Communauté méditerranéenne des énergies renouvelables — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean François Mbaye :

La proposition de résolution que nous examinons invite le Gouvernement à soutenir la création d'une Communauté méditerranéenne des énergies renouvelables, afin de participer à l'élaboration d'un partenariat inclusif en Méditerranée, autour d'une cause qui nous est chère : le développement durable. L'initiative est intéressante car, en s'inspirant de ce que fut la Communauté européenne du charbon et de l'acier, elle identifie des stratégies concrètes pour relancer, à partir de structures existantes, l'intégration et le développement en Méditerranée occidentale.

Je tiens à saluer l'ambition portée à travers elle par notre collègue M'jid El Guerrab. Il est temps, en effet, de donner une nouvelle dimension aux attentes que nous plaçons dans les relations méditerranéenne, et le fait que cette initiative s'inscrive dans le cadre de la promotion des énergies renouvelables et de la sauvegarde du climat est plus que salutaire.

Tout nous invite à impulser une dynamique nouvelle au champ méditerranéen. En effet, malgré les espoirs qu'ont pu susciter le sommet des deux rives et le partenariat pour la Méditerranée, les relations multilatérales entre la rive nord et la rive sud de la Méditerranée semblent au point mort. Si des projets ont émergé, les volontés affichées le cèdent à un déficit de coopération entre les pays des deux rives. Bien évidemment, des accords bilatéraux tentent de pallier cette insuffisance, mais nous ne saurions nous en satisfaire.

Pour enrayer cette tendance et mettre un terme aux replis nationaux, l'Europe doit donc s'engager plus activement dans la coopération qu'elle a mise en place avec les pays de la rive sud de la Méditerranée, partenaires naturels du Vieux Continent.

Si la proposition qui nous est soumise concerne la partie occidentale de la Méditerranée, je considère que nos débats doivent également intégrer la situation en Méditerranée orientale, car son voisinage immédiat et les troubles provoqués par les revendications territoriales turques à l'endroit de deux pays de l'Union européenne influent directement sur ce dont nous discutons ce soir. Ainsi, l'accord turco-libyen de délimitation maritime constitue un motif d'irritation majeur pour la Grèce, Chypre, Israël et l'Égypte, qui s'opposent aux visées turques. Liés entre eux par des grands projets énergétiques, ces États dénoncent la mainmise d'Ankara sur une zone prometteuse, craignant que l'accord ne vienne compliquer le projet de construction du gazoduc EastMed, destiné à acheminer le gaz méditerranéen vers l'Europe. Ce différend est à l'agenda de l'Union européenne, et il nous revient d'être vigilants en la matière.

Pour en revenir à cette proposition de résolution, l'expérience nous invite à veiller à ce qu'une communauté centrée sur les énergies renouvelables s'appuie sur des partenaires véritablement compétents et forces de proposition en la matière. Si elle doit répondre à des visées politiques, ses aspects techniques et scientifiques ne doivent pas être négligés dès lors que l'on veut obtenir des résultats vraiment satisfaisants et conformes aux accords de Paris.

En outre, la coopération que vous appelez de vos voeux devra également associer au mieux les universités et entreprises volontaires et sur ce point, les prochains projets du programme européen Horizon fléchés « Green Deal » constitueront sans aucun doute des sources de financement conséquentes.

L'esprit de cette proposition de résolution étant conforme à l'ambition consacrée par les accords de Marie de Paris, et compte tenu du consensus sur la nécessité de relancer la coopération entre les deux rives de la Méditerranée autour de projets concrets et ambitieux, le groupe La République en marche apportera son soutien à cette proposition de résolution pour la création d'une Communauté méditerranéenne des énergies renouvelables.

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