Intervention de Christophe Naegelen

Séance en hémicycle du mardi 17 novembre 2020 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Naegelen :

Alors que l'automne budgétaire touche à sa fin, nous ne pouvons nous empêcher de nous demander s'il y aura aussi un hiver, un printemps voire un été budgétaires. Eu égard à l'évolution de la pandémie, rien n'est encore certain. En effet, avec le plan de relance, ce projet de loi de finances pour 2021 s'est révélé être un exercice de style périlleux, entre gestion budgétaire traditionnelle et relance de notre activité économique. L'un des enjeux de ce budget est que le déploiement de la relance se fasse le plus rapidement possible dans nos territoires.

Protéger nos concitoyens face à la crise, soutenir les ménages et l'emploi tout en accompagnant nos entreprises : telle doit être notre priorité. Nous veillerons tout particulièrement à ce que l'exécution des crédits dans nos territoires se fasse de manière rapide et pérenne. Devant la persistance de la crise, nous tenons à rappeler l'importance du dispositif spécifique de suivi opérationnel du plan de relance qui s'attachera à vérifier la territorialisation des dispositifs dans nos communes. La question du décaissement des fonds du plan de relance européen se pose également.

Si le collectif budgétaire s'est efforcé de renforcer les dispositifs de soutien à notre tissu économique et industriel, il faut constater une dégradation de la situation macroéconomique, avec une récession de 11 %. Comme nous l'avons souligné à de nombreuses reprises dans nos débats, nous déplorons qu'aucun scénario de deuxième voire de troisième vague n'ait été élaboré en amont.

Nous nous inquiétons des phénomènes de paupérisation que subissent nos concitoyens alors que nous nous engageons dans une pérennisation de la dynamique confinement-reconfinement. En d'autres termes, je pense que notre défi est d'apporter des réponses claires à nos concitoyens affaiblis économiquement tout en ayant à l'esprit les enjeux de long terme.

Les dépenses de relance sont nécessaires, mais nous devons aux Français de veiller aussi à ne pas sacrifier les générations futures en leur faisant porter le poids de la dette. Il faut d'ores et déjà penser aux économies à faire dans les dépenses de fonctionnement de l'État afin d'éviter les hausses d'impôts qui pourraient survenir entre 2022 et 2027.

En voulant allier, de manière inédite, urgence et relance, ce budget pour 2021 a perdu une partie de sa substance et de sa lisibilité. Il devient littéralement caduc : les prévisions financières qui le sous-tendent sont désormais anachroniques. Bien sûr, nous avons apporté notre soutien aux efforts d'élargissement des dispositifs d'accompagnement, comme le crédit d'impôt pour les bailleurs ou la baisse des impôts de production pour nos entreprises, dont beaucoup sont au bord de la faillite. Nous sommes convaincus que relancer l'économie ne peut se faire sans un positionnement clair sur des secteurs d'avenir, afin de recréer de la valeur dans notre pays.

C'est dans cette perspective que, tout au long de cet automne budgétaire, le groupe UDI et indépendants a proposé, pour casser les chaînes de contamination économique, de supprimer les privilèges des créanciers publics, d'inciter les entreprises à déménager leur siège social dans les zones périurbaines, de créer une TVA « rebond industriel », de transformer les prêts garantis par l'État – PGE – en obligations de relance appelées à devenir des quasi-fonds propres remboursables, d'instaurer un taux réduit de TVA, à 5,5 %, pour l'ensemble des activités commerciales des secteurs de l'hôtellerie, de la restauration, des cafés et des bars jusqu'à la fin de l'année 2021. Citons encore la création d'un fonds de solidarité élargi auquel la grande distribution, les plateformes de vente en ligne et les assureurs pourraient contribuer.

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