Intervention de Anne-Laurence Petel

Séance en hémicycle du mardi 3 novembre 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation en arménie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Laurence Petel :

Ma question s'adresse à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères. J'y associe mes collègues, de tous bords politiques, qui se sont rendus avec moi en Arménie la semaine dernière.

Depuis plus d'un mois, l'Azerbaïdjan, soutenu militairement par la Turquie et par des djihadistes venus de Syrie, a envahi le Haut-Karabagh, peuplé quasi exclusivement d'Arméniens, et depuis plus d'un mois, les Arméniens font face, seuls et sans aide internationale, dans un combat inégal et barbare. À ce jour, 90 000 personnes ont été déplacées et plusieurs milliers de morts sont à déplorer. Les drones kamikazes et les bombes à sous-munitions pleuvent chaque jour sur les civils, les populations étant volontairement ciblées ; des armes au phosphore brûlent les forêts de Chouchi ; une cathédrale, un centre culturel et même une maternité ont été bombardés ; des soldats sont mutilés, décapités. Rien n'est épargné aux Arméniens.

Soutenir, témoigner et rendre compte, tel était le sens de notre présence en Arménie la semaine dernière. Au-delà des rencontres officielles, nous avons été au chevet des familles déplacées et des victimes soignées à l'hôpital. Nous avons vu, monsieur le ministre, des jeunes, à peine majeurs, revenir du combat mutilés, sans jambes, sans bras et parfois sans visage. Aux portes de l'Europe, les pires exactions sont commises en toute impunité et au mépris du droit international.

À l'heure où je vous parle, la capitale sera bientôt coupée du monde et à la merci des Azéris. Emmanuel Macron est le seul dirigeant occidental à avoir nommé l'agresseur, dénoncé l'ingérence de la Turquie et la présence de djihadistes. Le drame qui se joue là-bas nous concerne tous ici, car c'est la même personne, Erdogan, qui provoque la Grèce et Chypre, agite ses Loups gris en France, massacre les Kurdes et bombarde les Arméniens.

Monsieur le ministre, que comptez-vous faire pour mobiliser les Européens et mettre un terme à l'impérialisme d'Erdogan ? Après le Haut-Karabagh, jusqu'où ira-t-il ? Avec les Arméniens, nous partageons non seulement une longue amitié, des combats dans la Résistance française mais aussi l'amour de la démocratie et de la liberté.

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