Intervention de Bruno Millienne

Séance en hémicycle du vendredi 30 octobre 2020 à 15h00
Mise sur le marché de produits phytopharmaceutiques en cas de danger sanitaire pour les betteraves sucrières — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Millienne :

Réjouissons-nous du rôle pionner de la France en la matière depuis 2016 ! D'autant que, comme nous ne cessons de le rappeler depuis plusieurs semaines, il ne s'agit que d'une solution de court terme. À long terme, nous demandons au Gouvernement de valoriser, partout où c'est possible, l'agroécologie. Le véritable problème est la pauvreté écologique des plaines céréalières. À certaines périodes de l'année, les abeilles sauvages et domestiques n'ont plus de nourriture, car les cultures ne sont pas assez diversifiées. Pour les abeilles domestiques, cela va encore grâce aux transhumances, mais imaginez pour les abeilles sauvages !

Ce à quoi nous devons travailler avec le Gouvernement, quel que soit le groupe auquel nous appartenions, c'est à définir des solutions pour alimenter les abeilles, car en les alimentant, on alimente de nombreux autres insectes et on restaure toute la biodiversité. Le groupe du Mouvement démocrate (MoDem) et démocrates apparentés propose depuis toujours l'implantation de haies bocagères et de bandes enherbées : ce sont des réservoirs de biodiversité, notamment de prédateurs de pucerons, mais également de fleurs variées pour les abeilles. Il y a bien d'autres solutions, comme un soutien renforcé à la filière apicole.

Sur l'ensemble de ces sujets, nous avons une fenêtre d'opportunité avec la réforme en cours de la PAC. À ce titre, je vous remercie, monsieur le ministre, pour les travaux que vous avez effectués au sein de l'Union européenne. Nous avançons sur la dimension environnementale de l'agriculture, et c'est à vous qu'on le doit. Il faut travailler sur la diversité des campagnes, sur la diversité des ressources mellifères pour les abeilles, sur la valorisation de la biodiversité, d'autant que lorsqu'une abeille n'a rien à manger, elle est beaucoup plus sensible aux traitements et aux parasites.

Voyons donc ces trois années supplémentaires comme trois années pour faire évoluer les pratiques d'une filière entière, mais également comme l'occasion d'engager les agriculteurs dans de nouveaux types de cultures.

Vous l'aurez compris, le groupe du Mouvement démocrate (MoDem) et démocrates apparentés votera le projet de loi, parce que nous refusons l'opposition caricaturale entre gentils défenseurs de l'environnement et méchants agriculteurs pollueurs, parce que nous essayons depuis toujours de favoriser le dialogue et la compréhension mutuelle et parce que nous sommes favorables à l'évolution des pratiques agricoles, qui, chers collègues de l'opposition, est plus à l'oeuvre que vous ne le pensez !

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