Intervention de Christophe Naegelen

Séance en hémicycle du jeudi 29 octobre 2020 à 9h15
Déclaration du gouvernement relative à l'évolution de la situation sanitaire et aux mesures nécessaires pour y répondre suivie d'un débat et d'un vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Naegelen :

Ce confinement, ces nouvelles restrictions vont de nouveau paralyser notre pays et son économie, et mettre une fois de plus le personnel soignant à contribution alors que depuis des mois, ces femmes et ces hommes sont sur le pont, engagés, volontaires – je tiens ici à leur rendre un hommage particulier.

Vous nous avez dit, monsieur le Premier ministre, qu'augmenter le nombre de lits de réanimation ne suffirait pas. Néanmoins, ce serait le minimum nécessaire. Les Vosges, par exemple, comptent huit lits de réanimation pour 360 000 habitants – quoique nous ayons un mince espoir d'augmentation en janvier. Est-ce assez ? Quand atteindrons-nous l'objectif de 10 000 lits de réanimation ? Pourquoi avoir tant attendu ?

De plus, qu'en est-il du recrutement du personnel nécessaire ? Il n'est plus question de faire des économies sur notre système de santé. Les revalorisations salariales sont une bonne chose mais c'est de professionnels supplémentaires que nous avons besoin. Prévoyez-vous enfin de créer des postes pour faire face à la deuxième vague ?

Les structures privées seront-elles cette fois-ci suffisamment sollicitées ? L'hôpital public est à bout de souffle et épuisé, vous le savez. Les cliniques privées, elles, sont en attente et prêtes à aider ; elles ont des lits disponibles. Dans ce contexte, la sécurité et la santé des Français ne peuvent souffrir aucune distinction entre public et privé.

Comme depuis le début de la pandémie, vous pratiquez la réaction plus que l'anticipation et certaines de vos décisions ne sont pas comprises. Vous avez imposé la fermeture des bars, des salles de sport et des discothèques mais laissé entrer les Français dans des rames de métro bondées. Des confinements localisés auraient pu être envisagés, voire l'instauration d'un confinement sur mesure pour les personnes plus fragiles ou présentant un risque plus élevé ; malheureusement, vous n'avez pas laissé place au débat sur ces sujets.

Sur le plan économique, ce deuxième confinement sera catastrophique. L'industrie, le commerce, le tourisme, le monde de la culture : tous étaient suspendus aux annonces du Président de la République et à votre discours. Hélas, ils seront déçus car nous n'avons rien appris de précis ; or c'est justement de précisions qu'ils ont besoin pour préparer l'avenir. Vous ne pouvez pas, monsieur le Premier ministre, laisser place à des doutes et à des incertitudes comme ce fut le cas lors de la première vague.

En effet, les grandes surfaces restent ouvertes mais vous décidez de fermer les petits commerces que vous jugez non indispensables, ce qui est non seulement vexant mais faux, surtout dans les territoires ruraux.

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