Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mardi 28 juillet 2020 à 15h00
Bioéthique — Avant l'article 1er a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Parfois, les lois de bioéthique ne limitent pas les dérives, elles sont des dérives. C'est le cas du texte que nous étudions. Son titre Ier, où l'on prétend ne pas vouloir « s'affranchir de nos principes éthiques », est à lui seul une belle imposture.

Je voudrais vous en convaincre en abordant trois points, ou plutôt en évoquant trois totems – outre la procréation médicalement assistée pour toutes, dont j'ai déjà parlé hier en discussion générale – qui traduisent parfaitement le basculement de société dans lequel vous voulez nous entraîner.

Le premier est l'introduction de la méthode ROPA, ou réception d'ovocytes de la partenaire. Elle consiste à ce que, au sein d'un couple de femmes, l'une donne ses gamètes pour que, à l'aide d'un tiers donneur, un embryon soit créé avant d'être implanté dans l'utérus de l'autre. Concrètement, la femme qui accueille l'embryon dans son corps est une mère porteuse, puisqu'elle n'a aucun lien biologique avec l'enfant ; une mère porteuse… comme pour la gestation pour autrui, la GPA.

Certes, me direz-vous, elle n'abandonne pas l'enfant ; mais elle le porte bien à la place d'une autre. Et si la ROPA est légalisée, qui peut douter qu'au nom des droits à l'égalité et à la parentalité, les hommes auront accès à la GPA, et très bientôt ? C'est la logique de notre temps ; c'est aussi celle qui permettra, demain, de commander un enfant comme on achète une voiture, ou presque.

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