Intervention de Gabriel Serville

Séance en hémicycle du jeudi 16 juillet 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation hospitalière en guyane

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

Monsieur le ministre de la santé, ce week-end, vous avez parcouru 14 000 kilomètres, fait dix-sept heures d'avion, pour nous gratifier de six heures de câlinothérapie et tenter de redorer le blason des services de l'État en Guyane, dont il a été dit qu'ils ont tout réussi. Hélas, les chiffres démontrent le contraire puisque deux mois après le déconfinement, nous sommes passés de 140 à 6 300 cas confirmés de covid-19. Rapporté à notre population de 300 000 habitants, ce score nous place malheureusement en tête d'un affligeant classement mondial, et c'est une véritable honte pour notre République.

Toutefois, je remercie tous les soignants qui se sont mobilisés, aussi bien ceux de Guyane que ceux de l'Hexagone qui ont répondu à l'appel à la solidarité en faveur de notre île – je dis bien « en faveur de notre île » – , bien ancrée dans le bassin amazonien en Amérique du Sud. C'est le plus grand désert médical de France : le centre hospitalier et universitaire – CHU – le plus proche est situé en Martinique, à plus de 1 500 kilomètres. C'est la distance qui sépare Paris de Stockholm, et que parcourent chaque année, afin d'être soignés, plus de 4 000 patients, évacués sanitaires – quand ils ne se rendent pas à Paris, éloignée de 7 000 kilomètres – , faute de plateau technique adapté et de spécialistes sur place.

Pourtant, en juin 2017, au prix d'une grève de soixante-quatorze jours, le personnel de l'hôpital de Cayenne obtenait l'engagement d'une transformation de l'établissement en CHU. Un CHU mort-né et enterré par votre prédécesseur, avec une parfaite clairvoyance dont on peut apprécier aujourd'hui les conséquences.

Monsieur le ministre, la Guyane ne quémande pas et n'a jamais sollicité le groupement hospitalier de territoire – GHT – qui lui a été imposé. Et puisque Cayenne est aussi française que la Mayenne, nous demandons seulement à être autrement accompagnés, pour qu'en matière de santé, ce ne soit pas à nouveau la rue qui arrache une décision tant de fois reportée, comme ce fut le cas pour l'académie ou encore l'université de plein exercice.

Aussi, quelle suite comptez-vous accorder à la motion unitaire qui vous a été remise le 12 juillet par les forces vives du territoire ?

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