Intervention de Raphaël Schellenberger

Séance en hémicycle du mardi 30 juin 2020 à 15h00
Sortie de l'état d'urgence sanitaire — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaphaël Schellenberger :

Je suis mal à l'aise avec ces nouveaux concepts qui surgissent sans cesse dans le débat. Démocratie politique ? Non ! Nous avons une démocratie, tout simplement. Pourquoi ajouter un adjectif qui dévoie le sens premier du terme ?

Je vois bien quelle est votre stratégie, monsieur le secrétaire d'État, s'agissant du calendrier. Vous prétendez que les institutions ne peuvent pas travailler quand elles sont renouvelées dans le cadre du processus démocratique. Ce faisant, vous démontrez votre absence de confiance dans nos institutions. C'est fort dommage de la part d'un ministre ; c'est même dommageable, car nous avons besoin de confiance dans nos institutions ! Sans elles, nous ne parviendrons pas à lutter contre la crise et à faire accepter aux Français les mesures que vous imposez. De ce point de vue, vous êtes les artisans de votre propre défaite.

Tout cela annonce malheureusement une autre argumentation, que vous développerez sans doute à la rentrée, en vue d'un nouveau décalage : un décalage que l'on pourra cette fois-ci, à juste titre, qualifier de « politique », contrairement à la démocratie. Le rôle de la démocratie est de faire exister les institutions qui nous permettent de vivre ensemble et, grâce à la confiance que les citoyens placent en elles, de rendre acceptables les restrictions des libertés publiques et individuelles qui s'imposent dans certaines situations. C'est cette acceptation qu'aujourd'hui vous déconstruisez. Or nous ne pourrons pas, sans confiance ni acceptation, sortir de la crise.

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