Intervention de Éric Ciotti

Séance en hémicycle du lundi 22 juin 2020 à 16h00
Mesures de sureté à l'encontre des auteurs d'infractions terroristes — Article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Ciotti :

Le texte que nous discutons ce soir est important. Je vous remercie, madame la présidente de la commission des lois, d'en avoir pris l'initiative.

Ce texte arrive tardivement, trop tardivement. Il comble partiellement, nous en débattrons, un vide que le Gouvernement n'a pas voulu remplir. Je le déplore, madame la garde des sceaux, car nous connaissons la gravité du sujet. Nous savons l'ampleur de la menace, qui est sans doute, en matière de terrorisme, la plus lourde devant nous : la sortie de prison de détenus condamnés pour terrorisme islamiste – ils sont au nombre de 534 – ou qui se sont radicalisés en prison – pour ces derniers, votre texte est malheureusement dépourvu de dispositions.

Pour illustrer la gravité de notre débat, je citerai les propos tenus par Jean-François Ricard, procureur de la République antiterroriste, lors de son audition dans le cadre du contrôle parlementaire sur la loi SILT : il évoquait « plus qu'une inquiétude, une vraie peur » s'agissant « des dizaines de personnes qui vont sortir de prison, qui sont très dangereuses et dont les convictions sont absolues ». Autrement dit, il est admis que ces personnes ne changeront pas, que la prison n'y a rien fait et qu'elles sont d'une dangerosité extrême.

Nous devons tenir compte de cette dangerosité, sans naïveté – je reprends le terme. Même si les mesures que vous proposez vont dans le bon sens, malgré la suppression du placement sous surveillance électronique mobile, laquelle a suscité un émoi jusque dans votre majorité, il faut aller plus loin : il faut rompre avec la naïveté coupable…

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