Intervention de Sébastien Chenu

Séance en hémicycle du mardi 9 juin 2020 à 15h00
Débat sur le soutien à l'économie face à la crise due au covid-19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Chenu :

L'intitulé de ce débat est particulièrement biaisé : comment donc peut-on parler de « rétablissement des finances publiques depuis 2017 » pour illustrer nos échanges ? Dans son dernier rapport annuel, la Cour des comptes évoque un redressement des finances publiques « quasiment à l'arrêt » et une situation des finances publiques de la France « qui a continué à se dégrader relativement à celle de ses partenaires européens ». Je vous accorde que le mauvais bilan de ce gouvernement ne fait que prolonger les échecs des précédents – c'est normal, ce sont les mêmes personnes qui font les mêmes politiques ! Depuis 2001, la dette publique a augmenté de trente points. En février dernier, alors que le choc du covid-19 n'était pas encore survenu, M. Bruno Le Maire admettait que la dette était le point noir des finances publiques de la France.

La vérité est que nous dansons sur un volcan depuis des décennies, et que, désormais, nous n'avons plus aucune marge de manoeuvre. Vous êtes obnubilés par le respect des critères budgétaires de Maastricht et du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance. Les gouvernements successifs ont appliqué avec docilité les politiques d'austérité proposées par l'Allemagne et imposées par les commissaires de Bruxelles. À la poursuite de ces fétiches, nos dirigeants ont procédé à des coupes budgétaires draconiennes qui apparaissent aujourd'hui au grand jour. Police, justice, hôpitaux, services publics de proximité… : tout y passe ! La crise sanitaire a révélé la casse de l'hôpital public, conséquence de recherches aveugles d'économies budgétaires. Parallèlement, les mauvaises dépenses publiques se sont envolées : explosion du coût de l'aide médicale d'État, immigration de masse, fraude sociale, fraude fiscale… Les politiques d'austérité, couplées au gaspillage de l'argent public, ont donc annihilé toute croissance économique, sans améliorer la situation des finances du pays.

Il est temps d'abandonner ces totems qui aggravent la spirale de l'endettement. Ainsi, c'est bien le zéro pointé du rétablissement des finances publiques qui risque de pénaliser les futurs plans de relance économique. Pour favoriser cette relance sans faire subir aux Français une énième augmentation de la fiscalité, allez-vous enfin renforcer la souveraineté budgétaire de la France ? Allez-vous enfin enclencher le patriotisme économique que nous proposons, au moment où nous assistons chaque jour au triste spectacle de plans sociaux, qui s'annoncent nombreux ?

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