Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du lundi 8 juin 2020 à 16h00
Questions sur l'organisation de l'hôpital public et le rôle des agences régionales de santé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

L'organisation de l'hôpital public est au coeur de la transformation néolibérale des politiques publiques depuis plusieurs années. Tarification à l'acte, suppressions de lits, gestion des stocks de médicament et de personnel en flux tendus, polyvalence imposée au personnel… La gestion comptable de la santé fait des ravages et des morts ; les nombreux suicides d'agents hospitaliers le démontrent de manière dramatique.

Les soignants sont dans la rue depuis deux ans pour exiger des changements, même si les contestations sont lourdement réprimées par leurs directions. Au Havre, les manifestants ont même dû se percher sur le toit de l'hôpital pour se faire entendre.

Pour mettre fin à ce carnage, les députés communistes exigent non pas une énième réorganisation, mais de nouveaux moyens pour l'hôpital, la fin du gel du point d'indice, la revalorisation des salaires, de nouvelles embauches, la réintégration du maire dans la gouvernance de l'hôpital et la fin de la tarification à l'acte, qui vient de prouver sa totale inefficacité.

Après la crise du covid-19, pour seule récompense, vous avez divisé l'hôpital en accordant des primes dont le montant était laissé à l'appréciation des directions. Vous avez ensuite proposé une médaille pour les soignants et demandé aux autres travailleurs de leur transférer leurs RTT afin qu'ils puissent partir en congés. Ces propositions sont insultantes pour les salariés et pour les soignants, qui ont parfois donné jusqu'à leur vie pour combattre la maladie.

Nous exigeons également la modification du rôle des ARS, qui ne permettent pas à la démocratie sanitaire de s'exprimer dans les territoires. Les agences régionales de santé doivent être déconfinées : elles doivent se rendre sur le terrain et constater les effets dévastateurs de vos politiques. La santé ne doit plus être un marché, c'est un bien commun que nous devons protéger.

Quand allez-vous enfin comprendre que la santé est en danger, que les hôpitaux craquent et que ce n'est pas un changement d'organisation qu'il faut, mais une révolution totale dans la gestion des établissements de santé ? Nos concitoyens le disent : santé et bonheur sont leur priorité.

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