Intervention de Alexis Corbière

Séance en hémicycle du lundi 8 juin 2020 à 16h00
Questions sur la politique du logement : impact de la crise du covid-19 perspectives de relance économique et transition écologique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

L'exercice ne permet pas que l'on réponde, mais nous continuerons ce débat, monsieur le ministre.

Comme député, j'ai eu la chance de pouvoir rendre visite aux équipes d'Interlogement 93, basées à Montreuil. Ce type de dispositifs existe dans d'autres départements : je vous invite à les accompagner, cela permet de voir sa circonscription avec un oeil totalement différent. Ces équipes gèrent le centre d'appels départemental du 115. Déjà débordé en temps normal, ce dispositif a reçu des milliers de sollicitations nouvelles liées à la crise sanitaire.

Pour tenter de faire face aux besoins, l'État a créé des places supplémentaires. Récemment, vous vous êtes d'ailleurs engagé à ce que ces lieux d'accueil restent ouverts jusqu'au 10 juillet, voire au-delà.

Pourtant, en Seine-Saint-Denis, des associations m'alertent depuis plusieurs jours : sur le terrain, vos engagements ne sont pas tenus. Les services de l'État ordonnent de fermer de nombreux lieux d'accueil et coupent les crédits les uns après les autres. Plusieurs dizaines de personnes hébergées ont d'ores et déjà été rejetées à la rue. Pourtant, nous sommes toujours en période de trêve hivernale ; vous avez dit que votre main ne tremblerait pas s'il s'agissait de la prolonger. Nous sommes également en plein dans l'état d'urgence sanitaire que vous avez décrété et que vous semblez prêts à prolonger jusqu'à l'automne, ce à quoi je vous encourage. Mais à quoi donc sert un état d'urgence s'il ne permet pas de mettre à l'abri la population, surtout les plus fragiles ?

Début mai, vous avez déclaré : « Il est important de ne pas ajouter à cette période sanitaire des drames familiaux, des drames humains. » Je souscris à ces propos. Ce sont pourtant de tels drames qui se jouent chaque jour en Seine-Saint-Denis et ailleurs sur le territoire national, avec la mise à la rue de personnes seules, de familles fragiles ou de femmes isolées.

Je vous demande donc, monsieur le ministre, de tenir vos engagements. Le Gouvernement doit continuer à apporter un soutien financier à tous les lieux d'hébergement et aux associations qui sont en mesure de rester ouvertes.

Jeudi dernier, vous avez regretté devant les sénateurs la baisse de 5 euros du montant des APL décidée par le Gouvernement en 2017. Bravo ! Pour vous éviter d'autres regrets futurs, je crois utile d'agir dès maintenant pour en finir avec ce scandale des mises à la rue, qui sont en réalité des mises en danger.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.