Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Séance en hémicycle du mardi 26 mai 2020 à 15h00
Droits des travailleurs et accompagnement des familles après le décès d'un enfant — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

… et les parlementaires du groupe La République en marche – je le dis pour le président Le Gendre.

Voilà une histoire qui a trait à des drames, mais qui, législativement et socialement, se termine bien. Nous sommes nombreux ici à espérer que le texte soit voté à l'unanimité.

Bien sûr, il ne peut pas y avoir pire drame dans la vie d'une famille, d'un couple ou d'un parent isolé que de perdre un enfant. Cette proposition n'est pas le fruit du hasard, et certains d'entre nous ont connu cette tragédie. Monsieur le secrétaire d'État, je vous remercie d'avoir salué les associations qui se battent, depuis des années, non seulement pour une reconnaissance, mais également pour éviter que d'autres ne connaissent les mêmes drames.

La proposition de loi améliorera, à la suite de cette collaboration fructueuse, les droits, non pas tellement sociaux, mais humains. Quinze jours pour tenter non pas de se remettre, mais de se reconstruire un peu, d'affronter la vie et d'accompagner ses enfants. Cette durée semblait irréaliste il y a encore quelques années, alors qu'elle paraît éminemment nécessaire.

Le dispositif a été étendu aux fonctionnaires des trois versants. Le don de jours de repos entre collègues offre une nouvelle possibilité d'allonger la pause destinée à se reconstruire, quand la vie éprouve à ce point. Plusieurs prestations spécifiques bénéficieront aux parents endeuillés : maintien des droits aux prestations familiales, alors que l'allocation a été supprimée à l'un d'entre eux au lendemain du décès de son enfant, versement automatique d'une prestation forfaitaire et maintien des droits au revenu de solidarité active – RSA – pour que des difficultés financières et sociales ne s'ajoutent pas au drame humain que vivent les parents. Enfin, une expérimentation sera conduite sur le financement de la prise en charge de la souffrance psychique des parents, des frères et des soeurs.

Vous l'avez dit, monsieur le secrétaire d'État, ce parcours parlementaire peut nous inspirer de la fierté. Notre groupe en éprouve, à tel point que, comme Guy Bricout l'a rappelé, des pays voisins sont en train de s'inspirer du Parlement français. Montrer la voie humaniste et sociale à l'Europe ne déplaît pas au groupe profondément européen qu'est le groupe UDI et indépendants. Cela lui paraît même correspondre au rôle de la France.

La proposition de loi a aussi montré que le Parlement pouvait être à l'initiative, de manière transpartisane, de la meilleure prise en compte de la vie de nos concitoyennes et de nos concitoyens.

Il est normal que le Gouvernement, poussé la plupart du temps par ses administrations, élabore des projets, mais il est utile, dans une démocratie, que le Parlement vienne équilibrer le travail des administrations pour y insuffler davantage de vie et d'humanité. Telle est, à nos yeux, la conclusion de ce débat. Nous espérons évidemment que l'ensemble des parlementaires présents auront à coeur de voter ce texte, montrant ainsi que la représentation nationale, même dans un débat chaotique et « né dans le fracas », pour reprendre le mot du secrétaire d'État, parvient à trouver un point d'atterrissage qui serve l'ensemble de nos concitoyennes et de nos concitoyens.

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