Intervention de Guy Bricout

Séance en hémicycle du mardi 26 mai 2020 à 15h00
Reconnaissance aux soignants — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Bricout :

Depuis près de trois mois, notre pays vit dans la sidération, au rythme de la pandémie du covid-19. Ce choc sans précédent a mis un coup d'arrêt à nos activités. En un mot, notre pays, et avec lui la quasi-totalité des États du monde, a encaissé le choc. Nous avons retenu notre souffle face à l'augmentation du nombre de victimes, dans l'attente de jours meilleurs. Mais si la plupart d'entre nous ont dû cesser toute activité, notre pays n'est, fort heureusement, pas resté figé, loin s'en faut. Face à l'extension de la pandémie, face à l'engorgement des urgences dans nos hôpitaux, face au manque de lits en réanimation, il a pu compter sur l'ensemble des personnels soignants. Sans hésiter et avec courage, ils ont répondu à l'appel.

Ces femmes et ces hommes sont les médecins, les infirmiers, les aides-soignants des hôpitaux et des cliniques, ainsi que les médecins du quotidien, en ville. Dans ma circonscription, on a déploré le décès d'un médecin de campagne qui s'était dévoué au chevet de ses patients ; il vient d'être cité : il s'agit du docteur Lerche. Ce sont aussi les militaires de nos armées, venus en renfort, ou encore les personnels des EHPAD et les aides à domicile, présents au chevet de nos aînés et des personnes handicapées. Pour tous les malades, ils se sont donnés corps et âme. Ils ont soigné avec dévouement, avec, heureusement, parfois la consolation de la guérison. Ils ont accompagné avec humanité et douceur les derniers instants de ceux pour qui il n'y avait plus d'espoir. La situation, pour ces patients, était d'autant plus douloureuse qu'ils étaient le plus souvent privés de la présence réconfortante de leurs proches. Les soignants leur ont apporté la dignité d'une marque d'humanité.

Alors que le défi de la reconstruction est devant nous, il est urgent de reconnaître leur extraordinaire sacrifice, car ils ont payé un lourd tribut à l'épidémie. Ils laissent derrière eux des familles endeuillées, parfois dans des situations précaires et incertaines. Notre groupe accueille donc très favorablement la proposition de résolution défendue par notre collègue François Jolivet, qui témoigne de la reconnaissance de la place des soignants en première ligne dans la lutte contre l'épidémie du covid-19. Elle vise également à créer un statut spécifique pour les enfants dont les parents sont morts pour protéger l'ensemble de la communauté nationale, sur le modèle du statut de pupille de la Nation. Il n'est que justice qu'à la générosité dont les soignants décédés ont fait preuve corresponde un effort particulier de solidarité de la nation envers leurs enfants endeuillés.

Nous soutenons donc pleinement cette proposition. Elle rejoint des préoccupations anciennes de notre groupe sur la nécessaire reconnaissance du sacrifice de ceux qui nous protègent. Je pense aux initiatives de mon collègue Paul Christophe sur l'extension de la qualité de pupille de la Nation aux enfants de sauveteurs en mer et des autres personnels de sécurité civile.

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