Intervention de Adrien Quatennens

Séance en hémicycle du mardi 26 mai 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Hôpital public

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

« Personne n'était prêt », nous dit le chef de l'État. Peut-être… Mais on ne peut pas se contenter d'une telle réponse, monsieur le Premier ministre. Pourquoi ne l'étions-nous pas ? Comment l'être la prochaine fois ?

L'hôpital a été géré comme une entreprise. Par la voix de sa Commission, l'Union européenne a exigé des dizaines de fois que les États membres fassent des économies dans le secteur de la santé, et les gouvernements successifs ont appliqué avec zèle et enthousiasme ses recommandations, gérant l'hôpital comme on tient des comptes ! Ainsi, en quinze ans, nous avons perdu 69 000 lits ! Entre votre accession au pouvoir et la fin de l'année dernière, il y a eu 4 500 nouvelles fermetures.

Où étiez-vous pendant ces longs mois précédant la crise du covid-19, ces longs mois pendant lesquels le personnel hospitalier était en grève et en manifestation, allant jusqu'à subir les charges au gaz lacrymogène, pour dire combien la situation était critique et exiger des moyens humains et matériels ? Vous savez que si le point de rupture n'a pas été atteint, ce n'est que grâce à leur dévouement absolu. Nous ne voulons plus jamais voir nos soignants en sac poubelle ! Nous ne voulons plus en voir mourir faute d'avoir pu disposer du matériel de protection qu'ils étaient en droit d'attendre !

À l'heure de votre Ségur de la santé, pourquoi remettre sur la table la question des 35 heures et du temps de travail ? Le personnel n'a-t-il pas à vos yeux suffisamment fait preuve de dévouement et de capacité d'adaptation ? S'il doit y avoir un énième plan santé, l'heure est venue de donner une suite favorable à ses revendications.

Revalorisez fortement les bas salaires, embauchez et formez en quantité suffisante pour soulager les effectifs, arrêtez la politique de fermeture de lits et la réduction programmée de leur nombre, démocratisez la santé en impliquant professionnels et usagers, et augmentez autant qu'il le faudra le prochain budget de la santé pour répondre enfin aux besoins, en ville et l'hôpital. En résumé, monsieur le Premier ministre : par pitié, reconfinez le macronisme et faites enfin ce qui doit être fait.

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