Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du mercredi 20 mai 2020 à 15h00
Questions sur les décisions relatives à la gestion des stocks de masques

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

… ce qui risque de rendre notre débat un peu redondant ! Vous avez toutefois eu le mérite de poser une question à laquelle je n'ai pas encore répondu : la France a-t-elle déjà vendu une partie de ses stocks ? Honnêtement, je n'en sais rien, mais je ne dispose d'aucun élément qui me permette de le penser, en tout cas pour ce qui concerne la période récente. Je ferai vérifier ce point si vous le souhaitez ; il doit être facile de le savoir en fouillant les archives des trente dernières années.

En réalité, l'histoire des masques en France est une histoire assez récente, qui commence avec la pandémie H1N1 et les premières acquisitions par notre pays. Celles-ci étaient d'ailleurs trop importantes pour certains Français et certains commentateurs, ce qui a sans doute – je peux me tromper car je le déduis instinctivement – joué dans la gestion des masques au cours des dix ans qui ont suivi. Quand on cherche des responsables et qu'on les montre du doigt, on caricature forcément. Je ne faisais pas partie de ceux qui moquaient la ministre Roselyne Bachelot sur la question des masques, ni d'ailleurs sur la question des vaccins, car je sais qu'elle est compliquée et que l'on peut en débattre longtemps.

Permettez-moi d'ailleurs de vous faire une confidence puisqu'il est tard : lorsque je discute avec des industriels sur le point de sortir des vaccins, je leur demande toujours de prévoir des contenants afin d'individualiser les doses. À l'époque de la grippe H1N1, on ne pouvait acheter que cent doses à la fois, ce qui avait empêché les vaccinations en cabinet. Il avait fallu, souvenez-vous, vacciner dans les gymnases et les gens faisaient la queue. Les médecins n'avaient pas été associés à la campagne de vaccination. Et la pauvre ministre de la santé ne savait pas, quand elle avait acheté les vaccins, qu'ils seraient livrés sous forme de fioles énormes et qu'il serait impossible de se procurer des pipettes !

Chaque crise est donc riche d'enseignements. Il serait bon que nous apprenions tous l'humilité – je ne vous vise évidemment pas, monsieur Diard. Cela nous permettrait de progresser et d'être tous gagnants à la fin.

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