Intervention de Michel Castellani

Séance en hémicycle du mercredi 20 mai 2020 à 15h00
Questions sur les décisions relatives à la gestion des stocks de masques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Castellani :

Monsieur le ministre, en cette période d'épidémie, le masque, nolens volens, est devenu le symbole de notre impréparation, pour ne pas dire de l'abandon de notre souveraineté. Les déclarations du Gouvernement sur le port du masque par la population ont pu paraître floues, et celle du Président de la République, selon laquelle la France n'avait « jamais été en rupture de masques », nous semble relever du déni de réalité.

Bien au-delà des déclarations, la plus grande incompréhension réside dans les décisions relatives à la gestion des stocks de masques, bien avant l'épidémie. Il ne s'agit pas de désigner des coupables, mais de reconstituer un processus de décision, qui s'est manifestement révélé inefficace, pour ne pas dire dangereux en pleine crise sanitaire. L'objectif est évidemment que ces erreurs ne se reproduisent plus.

Nous commençons à avoir un peu de recul et d'information sur ces dysfonctionnements. En 2017, l'État avait zéro masque FFP2 en réserve – c'est peu – et 714 millions de masques chirurgicaux, dont la plupart s'avéreront périmés et seront détruits, cela a déjà été rappelé. Depuis 2017, seuls 100 millions de masques ont été commandés : Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, nous a lui-même indiqué avoir demandé, au moment de sa prise de poste, en 2018, une expertise, ainsi qu'une autre commande de 100 millions de masques. Il semblerait que ces deux commandes soient les seules passées depuis 2010, tant et si bien que le stock s'élevait, en mars 2020, à 117 millions de masques, si nous avons bien compris.

Quelle est la doctrine de l'État en matière de stocks de masques ? Le principe selon lequel il convient de détenir un stock stratégique d'1 milliard de masques a-t-il été abandonné et, si oui, pourquoi ? Comment expliquer que l'État n'ait pas accru ni même renouvelé ses stocks, alors que ceux-ci fondaient rapidement ? Nous estimons que ces questions sont pertinentes.

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