Intervention de Alain Bruneel

Séance en hémicycle du mercredi 20 mai 2020 à 15h00
Débat sur la pénurie de médicaments en france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Bruneel :

Les soignants vous ont alerté à plusieurs reprises non seulement sur le manque d'équipements de protection, mais aussi sur une pénurie de médicaments, notamment de ceux qui sont utilisés dans les services de réanimation et pour les protocoles de fin de vie. Dans certaines zones géographiques, les réserves de certains médicaments étaient comprises entre vingt-quatre heures et cinq jours. Aujourd'hui encore, les livraisons de ces médicaments restent foncièrement sous tension. Or certains médicaments sont essentiels pour une prise en charge correcte des patients, dans le respect de leur dignité. Plusieurs organisations syndicales et associatives ont d'ailleurs déposé, le 30 mars dernier, une requête devant le Conseil d'État pour exiger des mesures d'urgence, afin d'éviter, entre autres, cette pénurie.

Récemment, en pleine crise sanitaire, M. le Premier ministre a reconnu l'existence de tensions très fortes sur certains médicaments nécessaires aux services de réanimation et de soins intensifs. Corroborant ces propos, le ministre des solidarités et de la santé a recommandé d'utiliser les produits concernés avec sobriété, ce qui conduit forcément les soignants à réduire les soins prodigués à leurs patients.

Ces réponses, monsieur le secrétaire d'État, sont loin d'être satisfaisantes. Les politiques de délocalisation ont conduit la France dans une situation de pénurie, y compris pour les médicaments. Il faudrait pouvoir réquisitionner des lignes de fabrication de médicaments non essentiels sur le territoire national et les réaffecter en urgence à la production de ces médicaments indispensables – les députés communistes vous l'ont déjà demandé à plusieurs reprises.

Que ferions-nous en cas de deuxième vague ? Sommes-nous prêts ? L'enjeu sera, comme lors de la première vague, de sauver des vies. Il n'est plus question d'émettre des projections hasardeuses sur ce qu'il sera éventuellement possible de faire.

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