Intervention de Emmanuelle Wargon

Séance en hémicycle du mardi 19 mai 2020 à 9h00
Questions orales sans débat — Violences intrafamiliales

Emmanuelle Wargon, secrétaire d'état auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire :

Madame Buffet, Marlène Schiappa ne pouvant être présente, elle m'a chargée de vous répondre.

Nous le savons tous : pour qu'un dispositif soit efficace et que les victimes s'en saisissent, il doit être connu. C'est la raison pour laquelle, le secrétariat d'État chargé de l'égalité entre les hommes et les femmes, avec le ministère de l'intérieur, rappelle constamment l'existence des dispositifs d'urgence et d'alerte : le 17 a recueilli 30 % d'appels supplémentaires à la suite de violences conjugales ; 2 000 dossiers pour violences intrafamiliales ont été déposés par SMS au 114, dont 700 en vue d'une intervention urgente de la police ou de la gendarmerie ; la plateforme arretonslesviolences. gouv. fr, sur laquelle le nombre de tchats a doublé pendant le confinement, passant à plus de 3 000, dont 1 600 concernant des violences intrafamiliales ; plus récemment, l'Ordre national des pharmaciens et les officines se sont mobilisés pour ouvrir la possibilité de donner l'alerte en pharmacie. D'autres innovations relatives à l'alerte et à l'accompagnement des victimes ont vu le jour : le Gouvernement a ainsi noué des partenariats avec les groupes propriétaires de centres commerciaux et avec des associations. Quatre-vingt-dix lieux d'écoute ont été ouverts partout sur le territoire, permettant l'accompagnement de plus de 400 personnes, dont certaines ont été mises à l'abri, en raison de violences commises à domicile.

Si la crise a été soudaine, nous avons pris la mesure des risques que présentait le confinement pour les victimes de violences. Le plan d'urgence contre les violences conjugales durant la crise sanitaire fixe un objectif clair : multiplier les contacts avec les victimes, les protéger et les accompagner.

Vous l'avez dit, les associations, qu'elles soient nationales ou locales, jouent évidemment un rôle déterminant. Pour les aider à s'adapter à la période, nous avons créé un fonds spécial, financé par l'État, doté d'1 million d'euros. Il permet de verser aux associations des subventions complémentaires pour diverses actions : achat de téléphones portables et d'ordinateurs, aide au transport des femmes, information, matériel de téléconsultation et aide aux ressources humaines. À cette date, 210 actions associatives sont soutenues, à hauteur de 300 000 euros, et de nombreux autres projets sont en cours d'examen, partout sur le territoire.

Nous saurons quels effets ces nouveaux dispositifs et le soutien aux associations ont produit en matière de lutte contre les violences conjugales pendant le confinement, grâce à une mission d'évaluation confiée, le 26 mars, à la secrétaire générale de la mission interministérielle pour la protection des femmes contre la violence et la lutte contre la traite des êtres humains, Mme Élisabeth Moiron-Braud. L'objectif de cette mission est d'établir un suivi de la situation, de quantifier concrètement, sur la base de plusieurs indicateurs, la prévalence des violences pendant le confinement, et d'agir par la suite. Le premier volet du bilan doit être adressé au Gouvernement d'ici à la fin du mois de juillet. Avant, pendant et après cette crise, soyez assurée de notre détermination à ne rien laisser passer.

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