Intervention de Olivier Dussopt

Séance en hémicycle du mardi 19 mai 2020 à 9h00
Questions orales sans débat — Diversification de l'économie toulousaine

Olivier Dussopt, secrétaire d'état auprès du ministre de l'action et des comptes publics :

Monsieur Lagleize, vous appelez l'attention du Gouvernement sur l'impact du coronavirus sur la filière de construction aéronautique. Si, à ce stade, il reste difficile de mesurer précisément les conséquences de la crise sur celle-ci, nous savons, au vu de la baisse majeure du trafic aérien mondial, qu'elles seront importantes.

Je tiens tout d'abord à vous assurer de la pleine mobilisation du Gouvernement en faveur de cette filière stratégique, qui représente plus de 300 000 emplois directs et indirects, et plus de 1 200 entreprises dans l'ensemble des régions, notamment dans le Sud-Ouest, dans votre région, l'Occitanie, ou en Nouvelle-Aquitaine. Dès le début de la crise, nous avons initié des échanges étroits avec chacune de ces entreprises, les grands groupes comme les PME, en coordination avec le ministère de la transition écologique et solidaire, et le ministère des armées.

Un comité stratégique de filière a été réuni il y a quelques jours au ministère de l'économie pour discuter de ces questions ; ce devrait être de nouveau le cas dans quelques jours, pour donner de nouvelles perspectives et réfléchir aux outils mobilisables. Il s'agit, dans un premier temps, de veiller à ce que de nouveaux modes d'organisation puissent garantir une reprise progressive du travail, dans les meilleures conditions sanitaires, en respectant les différentes fiches de conseils élaborées par le ministère du travail, en lien avec les branches professionnelles. Le travail mené par les acteurs de la filière en coordination avec les organisations syndicales doit être salué car il est extrêmement utile et productif.

Comme l'a annoncé le ministre de l'économie et des finances il y a quelques semaines, nous allons travailler à un plan de soutien spécifique à la filière, appuyé sur les travaux que je viens de citer, qui fera l'objet d'une présentation dans les prochaines semaines. Il est encore trop tôt pour vous indiquer quelles mesures de soutien seront prises, mais je peux partager avec vous nos objectifs.

Il s'agit d'abord de maintenir l'autonomie française en matière de construction aéronautique. Nous travaillons à préserver les entreprises et leurs compétences nécessaires à cette autonomie sur le territoire français. Cela concerne bien entendu les grands groupes comme Airbus, Safran, Thales ou Dassault aviation, mais aussi de très nombreuses ETI et PME qui maillent notre territoire et participent à la souveraineté industrielle. Dans un environnement concurrentiel mondial, nous cherchons à protéger ces PME et ETI critiques, notamment de possibles tentatives étrangères de captation d'un savoir-faire acquis dans la durée.

Par ailleurs, nous devons poursuivre ou accélérer nos efforts en faveur de la transition environnementale et placer le transport aérien sur une trajectoire compatible avec nos objectifs climatiques. L'industrie doit ainsi préserver ses capacités d'innovation pour concevoir et produire la future génération d'avions, plus efficace sur le plan environnemental. La filière française est en pointe dans ce domaine ; nous voulons l'accompagner pour qu'elle le reste.

Enfin, nous devons veiller à maintenir la compétitivité de nos entreprises, en poursuivant la modernisation de notre appareil productif, notamment grâce à la transformation numérique et environnementale des modes de production.

Je tiens à souligner, pour conclure, que le soutien de l'État et des régions à la transformation de toutes nos filières industrielles en industries du futur ne se dément pas, et ne sera pas démenti par les plans sectoriels et le plan de relance que j'ai évoqués.

Vous avez mentionné l'action du Gouvernement en faveur d'Air France, qui est, je tiens à le rappeler, un client important d'Airbus, auquel il a commandé de nombreux appareils, notamment l'A350 ; cela justifie d'intervenir sur chacun des maillons de cette industrie. Le soutien aux compagnies est aussi une manière de soutenir la filière aéronautique française ; c'est ainsi que nous l'envisageons, sous les conditions que j'ai évoquées, dans un contexte de transition.

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